Des cours de langue pour permettre aux réfugiés syriens de “revivre”

Des cours de langue pour permettre aux réfugiés syriens de “revivre”

Association-Revivre cours de français

Stéphane Jarre, professeur de français à l’association Revivre, avec ses étudiants

Ils sont 5,6 millions de Syriens à avoir fui leur pays, laissé tout derrière eux pour survivre, construire une vie nouvelle. « Revivre », tel est le nom de l’association soutenue par Solidarité Laïque qui facilite leur accueil en France, en proposant des cours de langues. 3 questions à Stéphane Jarre, professeur de français bénévole pour l’association.

Quels sont les besoins des réfugiés syriens que vous accompagnez ?

Après des parcours migratoires violents, les personnes que nous accueillons veulent simplement vivre, aller au travail pour nourrir leur famille et construire leur avenir. À l’association Revivre, nous proposons un cours pour les intermédiaires et les débutants afin de répondre au mieux à leurs besoins linguistiques. Nous les préparons à l’obtention d’un diplôme d’étude en langue française sur trois niveaux, reconnu au niveau européen. Évidemment, ce travail demande du temps. Je suis souvent soufflé par leur détermination à apprendre !

Est-ce que cet accompagnement va au-delà de l’apprentissage du français ?

Pour des personnes qui ne parlent pas la langue, les démarches administratives sont très ardues. Nous leur apportons un soutien. Nous les aidons aussi dans leur recherche d’emploi, ou à trouver une formation adaptée à leur projet professionnel. Et nous essayons de promouvoir l’interculturalité. Nous mettons par exemple en place des binômes franco-syriens pour qu’ils puissent échanger et partager sur des sujets culturels, les mœurs ou leurs traditions respectives. Des sorties culturelles sont organisées avec l’association, pour les parents et les enfants, ou encore des balades pour découvrir notre patrimoine ou les environs de Paris, et certains partent en vacances, via le programme « Vacances et Insertion », dans des centres où ils peuvent rencontrer d’autres familles.

 

Créée en 2004 pour venir en soutien aux prisonniers d’opinion syriens, l’association Revivre continue son combat, face au régime autoritaire du président Bachar Al-Assad, en aidant les opposants politiques et les réfugiés syriens en France. Plusieurs milliers de réfugiés syriens ont ainsi pu être accompagnés par l’association, en particulier de nombreuses femmes seules avec enfants ayant traversé, pour certaines, de lourdes épreuves au cours du périple migratoire. L’association a mis en place depuis septembre 2016, un programme d’apprentissage du français qui vise plusieurs objectifs : autonomie dans les démarches administratives et dans la vie socialepréparation du diplôme d’études en langue française et facilitation de l’insertion professionnelle. Solidarité Laïque soutient cette association et accueille les cours de langue française dans ses locaux.

 

Source : Solidarité Laïque, 29 janvier 2019

https://www.solidarite-laique.org/informe/9789/?fbclid=IwAR3zLGKLizYXHlJJEl3FpngXmXQE-dtFlzvxvHItEu4xVF5bF2zsXHDbyw0

Un jeune réfugié syrien reçoit le Prix international de la Paix des Enfants

Un jeune réfugié syrien reçoit un prestigieux prix pour la construction d’une école dans la Békaa

Lors de la remise de prix, à La Haye, l’adolescent a demandé au monde de lui « donner une chance ».

Le 04/12/2017

Prix

Mohammad al-Joundi (à d.), lauréat du Prix international de la Paix des Enfants, remis par Malala Yousafzai, Prix Nobel de la Paix en 2014 (à g.), le 4 décembre 2017, à La Haye, aux Pays-Bas. AFP / ANP / Robin van Lonkhuijsen

Un adolescent syrien ayant fui la guerre a reçu lundi le Prix international de la Paix des Enfants, lançant à cette occasion un plaidoyer pour que le monde voie ses concitoyens réfugiés comme des « gens normaux ».

« Nous voulons juste que les gens nous donnent une chance pour faire nos preuves », a expliqué Mohammad Al Joundi à l’AFP à La Haye, où il recevait le prestigieux prix qui récompense chaque année depuis 2005 un mineur pour son engagement pour les droits des enfants. « Je peux promettre que nous sommes des gens comme eux, nous vivons dans le même monde », a poursuivi le jeune homme de 16 ans.

Le jeune homme, qui a fui avec sa famille les combats dans son village dans les environs de Hama, a eu l’idée, à seulement 12 ans, de construire une école dans un camp de réfugiés près de Chtaura, dans la Békaa, avec l’aide de sa famille et de volontaires. En trois ans, 200 enfants réfugiés sont passés dans cette école où Mohammad a enseigné l’anglais, les mathématiques et sa passion, la photographie. « C’est souvent à travers leurs photos que l’on peut vraiment voir qui sont réellement ces enfants qui ne font plus confiance à personne », traumatisés par ce qu’ils ont vécu, estime Mohammad, qui a reçu sa récompense des mains de Malala Yousafzai, lauréate en 2013 et Prix Nobel de la Paix en 2014.

La guerre en Syrie a fait plus de 340.000 morts depuis son déclenchement en mars 2011, et plus de cinq millions de personnes ont fui le pays, d’après l’OSDH. Quelque 2,5 millions d’enfants se trouvent actuellement dans des camps, notamment au Liban, en Turquie et en Jordanie.

« L’avenir de la Syrie est entre les mains de ses enfants, et leur avenir dépend de l’éducation », a réagi Malala Yousafzai, citée dans le communiqué de la fondation Kidsrights, organisatrice du prix. « En dépit de tout ce qu’ils ont vécu, Mohammad et sa famille ont permis à de nombreux enfants d’aller à l’école. Je suis fière de soutenir ses efforts », a poursuivi la jeune Pakistanaise.

Mais les réfugiés syriens sont parfois confrontés à des réactions hostiles, notamment en Europe. « Mon message aux personnes qui ne veulent pas que les réfugiés soient là est que nous n’avons pas voulu venir non plus. Mais ça, c’est la guerre », a expliqué Mohammad al-Joundi, qui vit aujourd’hui en Suède avec son père, sa mère et sa sœur étant encore au Liban. « Commencez par nous traiter comme des gens normaux, pas comme des réfugiés ou des migrants », a répété le jeune homme.

Le Prix international de la Paix des Enfants est doté de 100 000 euros qui sont investis dans des projets liés à la cause du lauréat.

Source : L’Orient Le Jour

https://www.lorientlejour.com/article/1087561/un-jeune-refugie-syrien-recoit-un-prestigieux-prix-pour-la-construction-dune-ecole-dans-la-bekaa.html

Bordeaux: guide pour l’intégration des réfugiés en France

Des Bordelais publient un guide pour aider les réfugiés à s’intégrer en France

Par Walid Salem, Co-fondateur de Rue89 Bordeaux et directeur de la publication

Le  04/12/2017

Comment accompagner les personnes qui obtiennent un statut de réfugié en France pour leur permettre une meilleure intégration ? Une équipe bordelaise de travailleurs sociaux, artistes et réfugiés viennent de publier le premier guide pour y répondre.

« On m’accepte et c’est comme un engagement que je dois tenir. Pour les réfugiés, les aides se font sur les salaires des autres. Si tu travailles, tu participes toi aussi. […] C’est comme une façon de vivre ensemble. »

Abeer est un réfugié Irakien arrivé en France en 2015. Avec d’autres réfugiés venus de plusieurs pays, il a accompagné une équipe bordelaise à la réalisation du « Guide du réfugié » (version numérique sur ce lien) . Sortie officiellement ce lundi 4 décembre, cette publication est une première du genre :

« Un tel guide n’existait pas, précise la présentation. D’autres outils ont été créés pour les demandeurs d’asiles, les migrants, les immigrés mais pas un Guide pour les réfugiés statutaires. Peu d’associations s’occupent de ces réfugiés une fois le statut obtenu, au moment où commence réellement l’intégration dans la société française et que se posent de nombreux problèmes concrets. »

Réussir l’intégration

30 000 personnes obtiennent en moyenne le statut de réfugié chaque année en France. Pour leurs permettre ensuite de réussir leur intégration dans la société française, Anne Rouffi (cheffe de service du pôle intégration au Centre d’accueil pour demandeurs d’asile), Christophe Dabitch (écrivain), Cami (dessinatrice), et Laurent Labat (graphiste), ont imaginé avec l’association Welcome Bordeaux un outil clair et pratique pour les aider dans les démarches nécessaires pour apprendre la langue française, faire la demande d’une carte de séjour, connaître les conditions pour obtenir un logement, s’assurer une couverture santé…

« L’obtention du statut de bénéficiaire de la protection internationale en France signifie l’entrée concrète et de plein droit dans la société française. Après le départ de leurs pays et l’exil, la demande d’asile semble pour les réfugiés un aboutissement, mais cette étape est en fait le début d’un long parcours fait de démarches concrètes, de complexités administratives, d’apprentissage de la langue, de recherche d’emploi et de logement, d’insertion sociale et culturelle… L’après statut s’avère ainsi un temps difficile durant lequel certains traumatismes du passé peuvent également resurgir », explique Anne Rouffi.

Cette publication, éditée en version papier bilingue français et anglais, mais aussi en plusieurs versions numériques en quatre langues (français-anglais-russe-arabe) s’adresse également aux travailleurs sociaux, associations, organisations, bénévoles et institutions, qui travaillent aux côtés des réfugiés.

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Un travail commun

En plus d’Abeer, Hosam le Palestinien, Joseph le Congolais, Anna la Russe, et bien d’autres, ont apporté leurs témoignages et leurs parcours de vie. Leurs expériences ont permis à l’équipe éditoriale d’aborder tout un éventail de renseignements allant jusqu’aux principaux textes de loi et règlements spécifiques concernant les réfugiés sur le sol français tout en évitant un langage « trop administratif ».

Les différentes parties sont ponctuées par des bandes dessinées tirées des témoignages des réfugiés.

« L’originalité du guide est, entre autres, ce travail commun entre réfugiés, travailleurs sociaux et artistes avec les objectifs d’une compréhension et d’une consultation facilitée de même qu’une information au plus près de la réalité », explique Christophe Dabitch.

Amnesty International France et JRS France (Jesuit Refugee Service) ainsi que de nombreuses associations (Cimade, Gisti, France Terre d’Asile, Action Emploi Réfugié, Forum réfugié, Singa, FNARS, Médecins du monde, etc.) apportent leur soutien au Guide du réfugié. Deux mécènes privés, qui souhaitent rester anonymes, ont permis de financer le projet démarré en 2016 de même que le Conseil départemental de la Gironde.

Source : http://rue89bordeaux.com/2017/12/bordelais-publient-guide-refugie-faciliter-integration-france/

Une exposition et un film sur les parcours des réfugiés en Europe

La nuit tombe sur l’Europe

Une exposition et un film sur les parcours des réfugiés en Europe
Amnesty International – France
Du 15.04.2017 au 11.05.2017
La Canopée des Halles – Allée Jules Supervielle, 75001 Paris

Expo Canopée affiche

En janvier 2016, au nord de la Grèce, la frontière avec la Macédoine s’est refermée. Condamnant la «route des Balkans», et laissant 46 000 enfants, femmes et hommes bloquées au milieu de l’hiver dans des conditions sanitaires déplorables, dans la pluie et dans le froid. “Idomeni n’est plus qu’un cul de sac synonyme de désespoir et de misère où végètent des milliers de familles. Je les ai vu jour après jour se transformer, perdre la raison, être avalés par ce camp inhumain. Ils manquaient de tout, ils vivaient au milieu des ordures et des excréments. Ils devenaient parfois agressifs pour un peu de nourriture, un sac de vêtements ou quelques morceaux de bois. Leurs journées se résumaient à satisfaire les besoins primaires (boire, manger et se chauffer) et à attendre. Mais attendre quoi ? « Un volontaire à Idomeni
Du 15 avril au 11 mai, nous nous déployons sous la Canopée des Halles avec le photographe Samuel Bollendorff et le fonds de dotation agnes.b pour vous proposer une exposition et un film sur les parcours des réfugiés en Europe.
La nuit tombe sur l’Europe porte un regard différent sur celles et ceux qui sont contraints de fuir les violences des conflits ou des persécutions. Ce travail témoigne des violences qu’ils subissent sur les routes de l’exil. Leurs paroles sont ici placées en regard des étapes de cette route qu’ils empruntent pour essayer trouver refuge dans une Europe qui s’érige en forteresse. Les lieux de passages photographiés vides pour en souligner le cratère déshumanisé.
L’exposition se prolonge par un film dont le texte est lu par Catherine Deneuve, figure citoyenne qui rend hommage à ces destins malmenés.

Source :

https://www.amnesty.fr/agenda/exposition-la-nuit-tombe-sur-leurope-paris?utm_campaign=expoLanuittombe&utm_medium=email&utm_source=emailinfos

Star en Syrie, réfugié à Los Angeles, l’acteur Jay Abdo repart de zéro à Hollywood

L’histoire est banale à Hollywood : un acteur au chômage vivote en livrant des pizzas avec le rêve de décrocher le rôle qui va faire de lui une star. Pour Jihad, devenu « Jay » Abdo, cette réalité a eu un goût particulièrement amer car l’homme avait été, avant la crise en Syrie, une des grandes stars du monde arabe. Grâce à des cinéastes comme Werner Herzog, l’acteur connaît un nouveau départ.
Syrian actor Jay Abdo poses in Hollywood, California, on December 22, 2016. / AFP PHOTO / VALERIE MACON

Le comédien Jay Abdo à Los Angeles en décembre 2016. © VALERIE MACON / AFP

Cet acteur syrien était l’une des plus grandes stars de cinéma du monde arabe avant que la guerre civile dans son pays ne le transforme en un réfugié anonyme parmi plus de quatre millions d’autres.

Star du petit et du grand écran dans le monde arabe

Au temps de sa splendeur, il ne pouvait déambuler dans les rues d’un quelconque pays du Moyen-Orient sans être assailli par une foule de fans. Avec 43 longs-métrages à son actif et plus d’un millier d’épisodes d’un feuilleton télévisé à l’eau de rose très populaire, il était admiré non seulement pour ses talents d’acteur mais également pour ses prises de position.

« J’avais une vie plutôt belle. Les gens m’aimaient, à l’écran et dans les émissions où je prenais la parole pour parler de culture et d’opinions », raconte à l’AFP l’acteur de 54 ans, de son vrai nom Jihad Abdo. Sa notoriété provient de la série « Bab al-Hara » (La Porte du quartier), qui  a attiré jusqu’à 50 millions de téléspectateurs par épisode.

Les foudres du régime syrien

Son périple jusqu’à Los Angeles a débuté en 2011 lorsque les tensions enflaient en Syrie dans le sillage du Printemps arabe ayant déjà emporté la Tunisie et l’Egypte. Son épouse, la peintre et avocate spécialisée dans les droits de l’homme Fadia Afashe, occupait un poste de haut rang au sein du ministère syrien de la Culture. Elle a dû fuir le régime du président Bachar al-Assad après une rencontre en France avec des opposants syriens. Elle a alors entrepris des études universitaires à Minneapolis, dans le nord des Etats-Unis.

En parallèle, l’acteur s’est lui-même attiré les foudres du régime pour avoir refusé de participer à des manifestations et à des émissions télévisées pour soutenir Assad. Mais c’est un entretien au Los Angeles Times lors d’un séjour à Beyrouth qui scelle son sort : il accuse les services secrets syriens de torturer et d’être corrompus. A son retour en Syrie, il explique avoir été menacé, avoir eu les vitres de sa voiture brisées et avoir été poussé maintes fois à présenter des excuses télévisées au président.

Aux Etats-Unis, Jihad s’appellera Jay

Avec certains amis emprisonnés ou disparus, il décide de s’enfuir en octobre 2011 pour Minneapolis. Abandonnant quasiment toute sa fortune et ses  biens. Le couple demande l’asile aux Etats-Unis et s’installe à Los Angeles, afin que l’acteur puisse trouver du travail devant les caméras. « J’ai rencontré énormément de gens qui étaient choqués parce que je m’appelle Jihad », se souvient-il, pour justifier son prénom Jay. « Ils ignoraient que c’est chrétien et que j’ai été prénommé en hommage à un avocat chrétien de Damas, un très bon ami de ma famille », déplore l’acteur.

Mais même avec un prénom moins dérangeant, il enchaîne plus d’une centaine  d’auditions infructueuses. Le couple survivait alors avec trois dollars par jour. Il lui a fallu plus d’un an pour trouver un emploi chez un fleuriste et un autre de livreur de pizzas, et gagner 300 dollars par semaine.

Nouveau départ, au côté de Nicole Kidman

C’est le réalisateur allemand Werner Herzog qui lui donne son premier rôle à Hollywood. Et quel rôle : il côtoie la star australienne Nicole Kidman. Le film « Queen of the desert », qui sort au printemps, raconte l’histoire de l’archéologue britannique Gertrude Bell et compte également à son générique James Franco et Robert Pattinson. « Toutes mes scènes sont avec Nicole. Je ne peux assez la complimenter. Elle est très gentille, extrêmement professionnelle, une femme au grand coeur, très intelligente et à l’esprit vif. Surtout, elle m’a aidé dès la première minute », souligne Jay Abdo.

Le réalisateur a expliqué avoir pris conscience de l’immense célébrité de son acteur syrien en visitant un souk à Marrakech pendant le tournage au Maroc. « Tout le monde voulait une photo avec lui. Les marchands nous ont fait moitié prix », a-t-il confié au Wall Street Journal.

Signe que la Cité des Anges aime les fins heureuses, la carrière de Jay Abdo a pris un nouveau départ : il apparaît dans la série « The Patriot » sur Amazon et dans « Bon voyage », un court-métrage du réalisateur suisse Marc Raymond Wilkins en course pour les nominations aux Oscars.

Il est aussi aux côtés de Tom Hanks dans la comédie « A Hologram for the King », sortie en début d’année. Bouleversé par l’horreur de la situation en Syrie qui n’a fait qu’empirer  depuis son exil, il ignore s’il y retournera un jour. Mais il a la conviction  qu’il n’aurait pu être en meilleur endroit. « Hollywood n’était pas mon objectif », dit-il. « Je n’ai jamais prévu de venir ici. C’est le destin qui m’y a conduit ».

3 Vidéos :

Queen of the Desert, Nicole Kidman, Jay Abdo: Durée 1 :01

https://www.youtube.com/watch?v=jNFoFVtZEbE

Jay Abdo in Father revenge movie: Durée 1:37

https://www.youtube.com/watch?v=h1NiewTkpOI

BON VOYAGE TRAILER : Durée 1 :37

https://www.youtube.com/watch?v=g1Zegdh0lsk

Article publié le 03/01/2017

http://culturebox.francetvinfo.fr/cinema/stars/star-en-syrie-brisee-par-la-guerre-l-acteurjay-abdo-repart-de-zero-a-hollywood-250821

 

 

AI – France, vidéo : Les réfugiés, voir pour comprendre

Qui sont les réfugié-e-s ? Pourquoi quittent-ils/elles leur pays? Quels sont leurs droits? Comment vivent les réfugié-e-s ? Pour faire le tour de la question, Amnesty International vous propose des éléments pour comprendre et agir pour le respect du seul droit qui reste quand tous les autres sont bafoués : le droit d’asile.
Protéger les personnes qui sont obligées de quitter leur pays, parfois brutalement, est une obligation. Aucun Etat ne peut y déroger.
Le travail d’Amnesty International vise justement à rappeler ces obligations et à les faire valoir en toutes circonstances.
C’est pour cela que nous appelons les autorités à :
– respecter leur devoir de solidarité en accueillant les réfugié-e-s et en soutenant les pays qui en accueillent le plus grand nombre ;
– veiller à ce que toute personne puisse solliciter l’asile et que personne ne soit renvoyé-e dans son pays d’origine si il y a un risque d’y subir des violations de ses droits ;
– mettre en place des mécanismes de surveillance pour que les droits des réfugié-e-s soient protégés ;
– agir pour que les réfugié-e-s puissent avoir accès, sans discrimination, à un travail, à un logement, à l’éducation et à la santé.

Ce travail de pression est possible parce qu’il repose sur une opinion informée qui soutient et se mobilise avec Amnesty International pour faire respecter le droit d’asile et pour protéger les réfugié-e-s.

 Vidéo d’Amnesty France :

AmnestyFrance – Ajoutée le 6 déc. 2016

L’Injustice travestie en Justice – Hongrie 2-2

Au-delà d’Ahmed H., battons-nous pour une justice indépendante en Hongrie

6 décembre 2016 par ANDRÁS JÁMBOR
L’érection d’une clôture à la frontière afin de contenir les éventuels réfugiés de guerre, n’a pas été uniquement conçue pour « défendre la Hongrie ». Sa fonction a également été de créer un terreau favorable pour la propagande gouvernementale contre ces déplacés, de provoquer des remous, et de donner lieu au type de sentence qui a frappé Ahmed H. : dix ans de réclusion et l’interdiction définitive d’entrer sur le territoire hongrois.

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Il fallait, dit-on, condamner Ahmed H. à tout prix, car il aurait lancé des pierres sur les policiers – bien qu’il n’y ait aucune preuve que celles-ci aient atteint leur cible, dans la mesure où l’on ne voit même pas sur les enregistrements vidéo ce qu’il a envoyé dans leur direction. Ce même jour à Röszke (le 16 septembre 2015, ndt), il aurait calmé la foule selon certains, encouragé ses compagnons à franchir la frontière selon d’autres. Si l’on regarde l’histoire judiciaire hongroise, que ce soit en 2006 (année des manifestations contre le premier ministre MSzP Ferenc Gyurcsány, ndt) ou lors d’autres événements, de tels actes n’auraient en tout cas été punis que de deux ou trois années de prison avec sursis. Mais dans la mesure où Ahmed H. représente le « réfugié » tel qu’on se plait à l’imaginer, la cour a même invoqué de façon grotesque sa religion, faisant de ce jugement une décision de justice aux motivations principalement racistes. Ahmed H. a été condamné à dix ans afin de justifier la propagande gouvernementale qui cherche à marteler dans nos esprits que le danger est toujours là. En plus de la situation personnelle dramatique d’Ahmed H., l’autre problème c’est que la Justice a participé à cette campagne.

Souvenons-nous qu’avant la modification, l’année dernière, des lois par lesquelles le Fidesz a fait d’Ahmed H. un terroriste, aucun chef d’accusation en lien avec le terrorisme n’avait été retenu contre lui, comme le rappelle son avocat commis d’office. Ce dernier fut d’ailleurs brutalement révoqué en novembre de la même année et Ahmed H. dut affronter quelques heures plus tard une inculpation pour terrorisme.

Les témoins de la défense ne furent pas entendus au cours du procès. Il y eut bien des journalistes étrangers pour rappeler qu’Ahmed H. n’avait pas harangué mais au contraire calmé la foule (ce que les enregistrements vidéo montrent effectivement), ces derniers ainsi que d’autres témoins ne furent pas qualifiés comme tels par la Justice, qui préféra recourir uniquement aux témoignages des agents de police.

C’est ainsi que furent décidées les dix années de prison, quand bien même Ahmed H. et sa femme vivent légalement depuis dix ans dans l’Union européenne et que c’est pour accompagner leur famille qu’ils se sont retrouvés au poste frontalier de Röszke. Chacun de ses actes fut motivé par la volonté d’aider sa famille – dont sa mère âgée et malade – dans sa tentative d’entrer en Europe.

Si elle s’était trouvée le lendemain à la frontière hongro-croate, la famille aurait pu entrer en Hongrie, puis se rendre en Allemagne par l’Autriche, avec l’aide de l’État hongrois (après la fermeture de la frontière entre la Hongrie et la Serbie, le flux migratoire a rapidement dévié et des dizaines de milliers de migrants ont pénétré en Hongrie sans contrôle par la frontière croate, ndt).

Mais il semble que ces circonstances ne comptent pas lorsqu’il s’agit de faire un exemple. Lorsqu’il s’agit de prouver qu’il y a par chez nous des terroristes dont il faut avoir peur.
Ahmed H. a pris dix ans de prison, alors que les faits les plus graves dont il est accusé sont d’avoir parlé avec un mégaphone et lancé des pierres. György Budaházy, à qui l’on a reproché d’avoir méthodiquement organisé des actes terroristes contre l’État de droit, avait quant à lui été condamné à treize ans de réclusion. On peut penser ce que l’on veut de Budaházy, mais regardons le ratio « explosion de bombe » / « jets de pierres » : sérieusement, treize ans pour la bombe et dix pour les pierres ?

Il y a aussi l’affaire de ce médecin qui a versé de la soude sur les organes génitaux de sa maîtresse, et qui n’a été condamné qu’à quatre ans de prison. Lequel de ces crimes est le plus grave ?

On pourrait égrener les exemples encore longtemps. peut-être fallait-il condamner Ahmed H., y compris s’il était avéré qu’il eut fait tout ceci par provocation. Mais dix ans pour ce genre d’actes, ce n’est rien d’autre que l’instrumentalisation de la Justice au service de la propagande gouvernementale, et peu importe qu’elle puisse détruire la vie d’un homme.

Au-delà de la situation d’Ahmed H., le plus inquiétant est que tout ceci soit possible, sans aucune protestation de la part de la population, sans aucune indignation du côté des médias, sans aucune contestation de l’opposition, et en plus avec l’aide de la Justice.
Ce que montre ce silence, c’est qu’une propagande mensongère aussi bruyante suffit à faire de n’importe qui un terroriste. Tant que cela fait les affaires du Fidesz, elle suffit désormais pour qu’un homme se retrouve en prison.

Source :
http://hu-lala.org/ahmed-h-justice-hongrie/

 

L’Injustice travestie en Justice – Hongrie 1-2

Un Syrien condamné pour l’exemple en Hongrie ?
1 er décembre 2016
Mercredi, un homme Syrien de quarante ans a été condamné à dix ans de prison par le Tribunal de Szeged pour avoir pénétré de force en Hongrie en septembre 2015, au plus fort de la crise migratoire.

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C’est entravé aux pieds et aux poignets et serré de près par des policiers anti-terroristes encagoulés qu’Ahmad H. a écouté le verdict. Après quatorze mois de détention préventive, il a écopé de dix années de prison. Deux chefs d’accusation ont été retenus contre lui : franchissement illégal de la frontière et jets de projectiles sur les forces de l’ordre. Des « actes de terrorisme » pour lesquels il encourait la prison à perpétuité. Faute de preuves solides contre lui, la Justice hongroise lui a infligé la peine minimale prévue par le Code pénal. La Défense a fait appel de ce jugement rendu en première instance…tout comme le Procureur de la République.

Le 15 septembre 2015, le gouvernement de Viktor Orban avait fait sceller sa frontière avec la Serbie pour bloquer le flux des migrants sur la « Route des Balkans ». Une foule s’était amassée le long des barbelés dans les heures suivantes. Quelques dizaines d’hommes s’en étaient pris aux forces de l’ordre en lançant des projectiles en leur direction, échaudés par la tension latente et par des déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel interprétées trop rapidement comme des laisser-passer. Retranchées de l’ordre de l’autre côté de la barrière, celles-ci avaient répliqué avec des gaz lacrymogène et des canons à eau, blessant légèrement une centaine de personnes. Dans la confusion, plusieurs dizaines de personnes avaient réussi à pénétrer sur le territoire hongrois, dont Ahmad. Il sera arrêté plusieurs jours plus tard à Budapest, en possession des passeports de ses proches, ce qui sera abondamment présenté dans la presse pro-gouvernementale comme la preuve que la police tient un terroriste.

Vidéo : The Battle of Röszke: https://vimeo.com/140042206

Pour les organisations d’aide aux réfugiés qui soutiennent l’accusé (AI, Comité Helsinki, Migszol), la sévérité du jugement dépasse l’entendement. Le sort de ce père de famille apparait d’autant plus cruel qu’il n’était lui-même pas clandestin, mais résident à Chypre et donc en possession de documents qui lui permettaient de voyager librement et en toute légalité dans l’espace Schengen. C’est en effet pour aider ses parents âgés et d’autres membres de sa famille fuyant la Syrie en guerre qu’il les avait rejoints sur la « Route des Balkans », comme le relate Amnesty International :

« Tandis que ses parents, qui sont âgés, se lançaient dans le périlleux voyage qui les amèneraient jusqu’en Turquie avec son frère, sa belle-sœur, ses nièces et ses neveux, Ahmed prenait ses dispositions afin de mettre sa vie entre parenthèses et les aider à atteindre un lieu sûr en Europe. Sa connaissance de l’anglais et du grec, ainsi que son statut de résident de l’Union européenne aideraient, pensait-il, à faciliter leur périple. »

La Justice a-t-elle voulu faire un exemple ? Plus d’un an après la fermeture de sa frontière et deux mois après l’échec de son référendum pour s’opposer aux quotas de migrants de la Commission européenne, le gouvernement hongrois continue à faire du « péril migratoire » un enjeu électoral. La pression risque d’être maximale sur lui pour la libération d’Ahmad H.. Le verdict a en effet été énoncé en présence de l’ambassadeur de Chypre, d’un représentant de l’Ambassade des États-Unis et d’Amnesty International.

Source :

http://hu-lala.org/syrien-condamne-terrorisme-hongrie/

Ils donnent leur restaurant à un couple de Syriens

Il y a 6 mois, Naziha et Robert lançaient un appel : il recherchait un candidat pour la reprise de leur restaurant « L’Etape gourmande » (à Tournus), souhaitant prendre leur retraite. Particularité : après des recherches infructueuses pour le vendre au prix demandé, ils souhaitaient dorénavant faire don ce cet établissement ! Mais avec conditions : Naziha voulait quelqu’un de sérieux, qui perpétue l’image de l’établissement, sans travail et aussi sans logement afin d’occuper l’étage.

« J’ai arrêté de compter à 150 » s’exclame Robert Kunz à propos du nombre de candidats qui se sont déclarés depuis ! Et leur choix s’est porté sur un couple de Syriens, arrivé en France il y a quelques mois dans l’Est de la France. Sur leur sérieux, Naziha Kunz n’a aucun doute : « Quand il était en Syrie, lui était organisateur de mariage; elle fera le service, et lui de la cuisine syrienne et libanaise ».

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Photo: © Thomas Borjon
Publié le 25 novembre 2016
Source :
http://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2016/11/25/ils-donnent-leur-restaurant-a-un-couple-de-syriens

La Suède connaît un regain économique inattendu

Les économistes suédois n’en reviennent pas : ils ont dû revoir en urgence leurs modèles pour tenter de comprendre ce qu’il se passait avec leur pays.

18-fevier-2016

8 février 2016, Tylosand, Suède. Des enfants réfugiés venus d’Iraq jouent devant une maison qu’ils habitent temporairement en Suède. © Getty / David Ramos

La Suède connaît un boom économique inattendu. Les économistes suédois n’en reviennent pas : ils ont dû revoir en urgence leurs modèles pour tenter de comprendre ce qu’il se passait avec leur pays. Imaginez : au quatrième trimestre 2015, c’est-à-dire l’hiver dernier, la Suède a connu un taux de croissance de 4,5%.

Il a fallu revoir toutes les statistiques et toutes les prévisions. Pour vous donner une petite idée : 4,5%, c’est un taux de croissance asiatique ! La France se traîne péniblement avec une progression de 1,5% du PIB, et c’est plus du double de la croissance allemande.

Il a bien fallu trouver une explication. Les économistes distingués du royaume se sont réunis en congrès, ont passé des jours entiers à trifouiller les statistiques et, enfin, après des heures de discussions et de controverses, ils sont arrivé à un consensus scandinave.

La dynamique des migrants

La raison de cette croissance aussi époustouflante que soudaine tient en un mot : les migrants. La Suède est, en proportion, le pays d’Europe qui, en 2014 et 2015, a accueilli le plus de réfugiés en Europe : 160 000 personnes pour 9,5 millions d’habitants.

Pour faire face, le gouvernement suédois a dû immédiatement dépenser des sommes très importantes, pour nourrir, loger, vêtir… bref accueillir tous ces gens.

Et puis les commerçants et les hôteliers ont adoré ces commandes d’Etat payées rubis sur l’ongle, et toute l’année en plus. Ensuite, il a fallu penser à ses choses plus pérennes : d’où des plans d’investissements sur plusieurs années : logement, écoles, routes…

Or, on le sait, quand le bâtiment va, tout va ! Et en plus ces boulots ne sont pas délocalisables. Ensuite, il y a les migrants eux-mêmes. Que fait un réfugié quand il arrive en Suède ? Il achète un sandwich – et bing de la TVA – ou une doudoune – re-bing de la TVA.

Et ensuite, que fait-il ? Il cherche du boulot : ça tombe bien, le BTP en a du boulot, grâce aux commandes d’Etat de tout à l’heure – et en plus du boulot que les Suédois n’aiment pas trop faire.

Tout à coup, les entreprises qui n’arrivaient pas à recruter parce que le travail qu’elles proposaient étaient trop dur, se mettent à tourner à plein régime. Et voilà comment la générosité suédoise est devenue en moins d’un an la recette de sa richesse.

 

A écouter aussi la deuxième partie de l’émission aussi (3 :56 mm) sur le lien, source: 

https://www.franceinter.fr/emissions/les-histoires-du-monde/les-histoires-du-monde-10-octobre-2016