Livres

La plupart des auteurs et autrices des livres présentés dans cette petite bibliothèque sont des amis de Revivre avec lesquels-les nous avons partagé des bouts de chemin au cours de ces 20 dernières années ; et malheureusement, devant nous, la route apparaît encore longue et pénible …

Les mots nous manquent

Thibault MOUGINOT et Pas MUNASINGHE – Editions Tarta Modo 2024

« Les mots nous manquent » est une bande dessinée qui nous emmène à la rencontre de familles syriennes installées à Autun (Saône-et-Loire). Derrière ce livre, Thibault Mouginot, scénariste, entouré de Yas Munasinghe pour l’illustration et de Khaled Zyadeh, Syrien d’origine et fil rouge de cette plongée dans l’histoire de ces intégrations dans la cité éduenne.

La Demeure du vent

Samar Yazbek – Edition Pocket

Une feuille. Une toute petite feuille d’arbre. En rouvrant l’œil, Ali, 19 ans, ne voit d’abord rien d’autre. Puis la conscience lui revient, par bribes. Cet enterrement, dont il se souvient, est-ce le sien ou celui de son frère ? Blessé, incapable de bouger, il se rappelle peu à peu : la poussière, les balles, la bombe… Lui l’enfant rêveur et contemplatif, comment s’est-il trouvé enrôlé de force dans l’armée syrienne ? A mesure que la mémoire lui brûle, le déraciné ne songe plus qu’à une chose : monter aux branches. Grimper là-haut, vers ce monde qu’il n’aurait jamais dû quitter. Se hisser jusqu’au ciel – à la demeure du vent…

Oublie ton nom

Garance LE CAISNE – Edition Stock – 2022

Mazen al-Hamada a été arrêté en Syrie pour avoir manifesté. Après un an et demi de détention, il parvient à fuir son pays en 2014.

Il a promis de témoigner et devient l’une des grandes voix dénonçant la torture dans les prisons syriennes.

Syrie le pays brûle – Le livre noir des Assad (1970-2021)

Ouvrage collectif – Edition du Seuil

Cet énorme ouvrage collectif, réalisé par plusieurs dizaines d’auteurs, journalistes, chercheurs, témoins ou militants, a un parti pris affiché : il n’est pas de neutralité possible face à un régime, celui de Bachar Al-Assad, qui assassine son propre peuple.

Objet de mémoire autant que de compréhension et de prospective, l’énorme livre publié sous la houlette d’un comité éditorial composé de Catherine Coquio, Joël Hubrecht (notre conférencier de l’AG 2022), Naïla Mansour et Farouk Mardam-Bey, rassemble plusieurs dizaines d’auteurs, journalistes, chercheurs, témoins de terrain, écrivains, militants.

La Syrie a rendu caduc le postulat posé sur le Shoah, à savoir que si l’on avait vu les images rien de tel ne se serait produit. Ici “l’abondance de l’archive ” a débouché sur “une autre forme d’invisibilité”.

Le fil de nos vies brisées

Cécile Hennion – Edition

Ce livre dresse le portrait d’une ville, ce qu’elle fut, ce qu’elle ne sera plus jamais à travers les récits entremêlés de ses habitants, contraints à l’exil par les violences et la guerre. La ville, c’est Alep. La grande cité marchande, riche, cosmopolite. Alep la pieuse et la conservatrice. Plus précisément, c’est son cœur historique que l’on entend battre dans ces pages : les vieux quartiers du centre et de l’est qui, au terme d’un soulèvement populaire, eurent cette terrible arrogance d’imaginer qu’ils allaient pouvoir contrôler leur destinée.

C’était le lieu de vie de milliers de familles. Une ville détruite, cassée, réduite à l’inexistence, sauf à la chercher dans la mémoire des vivants. Ce sont leurs voix que ce livre recueille, leurs souvenirs de ce monde disparu, de ses traditions perdues. Les récits d’enfance, des projets d’adolescents, du quotidien s’égrènent dans les ruelles du vieil Alep, se répondent parfois, sans jamais être à l’unisson. Cet effet kaléidoscope s’amplifie au moment d’évoquer la révolution, la guerre et la survie selon les moyens propres à chacun.

De l’ardeur, histoire de Razan Zeitouneh

Justine AUGIER – Editions Actes Sud – 2017

Avocate, militante des droits de l’homme, figure de la dissidence syrienne, Razan Zaitouneh s’appliquait à documenter les crimes commis dans son pays par le régime mais aussi par les groupes intégristes, à recueillir la parole de ceux qui avaient survécu à la torture et à l’enfermement quand, en décembre 2013, elle fut enlevée avec trois de ses compagnons de lutte. Depuis lors, on est sans nouvelles. « De l’ardeur » reconstitue son portrait, recompose le puzzle éclaté de la révolution en Syrie, et du crime permanent qu’est devenu ce pays.
En découvrant son combat et son sort, Justine Augier, qui a elle-même mis à distance ses premiers élans humanitaires, est saisie par la résonance que cet engagement aussi total qu’épris de nuances trouve dans ses propres questionnements. 

Opération César

Garance LE CAISNE – Edition Poche – 2017

Jamais des preuves aussi accablantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité n’avaient été divulguées alors qu’un conflit se poursuit.

En Syrie un homme l’a fait. Son nom de code ? César. Ce photographe de la police militaire a risqué sa vie pour exfiltrer, pendant deux ans, 53 000 photos et documents de détenus torturés à mort. Il n’est jamais apparu devant des médias.

En janvier 2015, dans le magazine américain Foreign Affairs, le président Bachar el-Assad a affirmé que ce photographe militaire n’existait pas : « Qui a pris ces photos ? Qui est-il ? Personne ne sait. Aucune vérification de ces preuves n’a été
faite. Ce sont des allégations sans preuves ».

César existe. L’auteur de ce livre a passé des dizaines d’heures avec lui. Son témoignage est exceptionnel. L’enquête sur le fonctionnement de la machine de mort syrienne, qui étaye son récit, est une plongée dans l’indicible.

Les portes du néant 

Samar YAZBEK – Edition Stock – 2016

Figure de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, Samar YAZBEK est contrainte de quitter son pays tant aimé en juin 2011. Depuis son exil, elle ressent l’urgence de témoigner. Au mépris du danger, elle retourne clandestinement dans son pays, en s’infiltrant par une brèche dans la frontière turque. Trois voyages en enfer dans la région d’Idlib où elle vit de l’intérieur l’horreur de la guerre civile, aux côtés des activistes. Des premières manifestations pacifiques pour la démocratie, à la formation de l’Armée Syrienne Libre, jusqu’à l’émergence de l’État islamique, Samar YAZBEK livre un témoignage courageux sur le quotidien des combattants, des enfants, des hommes et des femmes ordinaires qui luttent pour survivre.

Les couleurs du Sultan

Isabelle HAUSSER – Editions Buchet-Chastel – 2014

Qui est vraiment Mansour, le sultan qui règne sur un pays imaginaire, dans lequel le lecteur reconnaîtra aisément la Syrie actuelle ? C’est un proche du sultan, narrateur anonyme, qui tente de répondre à cette question. Militaire de carrière, appartenant par son père aux cercles qui gravitent autour de la famille régnante, ce narrateur connaît Mansour depuis l’enfance. Après la disparition accidentelle de l’aîné de la dynastie, il s’est vu confier un rôle dans la formation accélérée du jeune homme aux charges qui l’attendent. Le roman est d’abord un récit de formation, puis la chronique des dix premières années du règne du jeune sultan, jusqu’à ce que la tourmente gagne le royaume. La révolution, après les autres pays arabes, a embrasé le Sultanat. La réaction du sultan est violente, sa personnalité insaisissable se dévoile progressivement…

A la pleine lune, Poésie

Fadwa SOULEIMANE – Editions Le Soupirail – 2014

Fadwa Souleimane est née à Alep. Diplômée de l’Institut supérieur d’art dramatique de Damas, elle a travaillé comme comédienne au théâtre, à la télévision et au cinéma en Syrie. Elle vit en France depuis 2012.
De la douleur, de la violence, de l’absurdité, « À la pleine lune », traduit de l’arabe par Nabil El Azan, nous mène aux territoires de nos mémoires.

La coquille : prisonnier politique en Syrie

Moustafa KHALIFE – Edition Actes Sud – 2012

Après six ans de séjour en France, où il a obtenu un diplôme d’études cinématographiques, le Moustafa KHALIFE décide de rentrer au pays. Dès son arrivée à l’aéroport de Damas, il est arrêté par la police politique et conduit dans un bâtiment sinistre du centre-ville, appartenant aux Services de renseignements. Là, il est violemment frappé avant d’être accusé contre toute vraisemblance, lui, le chrétien grec-catholique, d’être membre du mouvement des Frères musulmans. Quelques jours plus tard, il se retrouve dans la gigantesque et terrible prison du désert, en compagnie de milliers de détenus. Commence alors son calvaire qui va durer treize ans.