2ème Pique-nique franco-syrien

2ème Pique-nique franco-syrien

سيران سوري فرنسي للتواصل والمشاركة

Dimanche 13 septembre à partir de 13h. Rendez-vous : Porte Dorée

الأحد 13 سبتمبر اعتباراً من الساعة الواحدة ظهراً

في غابة فانسين / من مدخل محطة بورت دوري

Accès : Métro Ligne 8 – Station Porte Dorée

Tramway n° 3a – Arrêt Porte Dorée

Bus n° 46

Email : etienne.marest1@orange.fr

Tél : 06.87.50.08.97

Pique-nique Français

Pique-nique Arabe

A la porte de Saint-Ouen, des familles syriennes désespèrent de voir le bout de l’errance

Rencontre avec les occupants de ce campement à l’écart des réseaux de solidarité

Ces quelques familles syriennes ont fui les bombardements, parcouru des milliers de kilomètres, traversé des frontières de dizaines d’États et risqué leur vie en mer. Le temps du repos n’est pourtant pas encore venu : en contrebas du périphérique parisien, elles survivent, dans une extrême précarité, à la porte de Saint-Ouen où elles ont installé leurs abris de fortune. Tentes, matelas et couvertures ont été posés à même le sol poussiéreux d’une allée régulièrement empruntée par des bus rentrant au dépôt, manquant à tout moment de blesser les enfants. Un trotteur gît dans un coin, des figurines d’animaux dans un autre. Deux petits courent dans tous les sens.

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Des familles syriennes dorment à la rue en bordure du périphérique, porte de Saint-Ouen à Paris. (CF)

Ce jeudi après-midi, une dizaine d’hommes, entre vingt et trente ans, discutent, appuyés sur le muret longeant la bretelle menant à la voie rapide. Une femme donne des biscuits à sa fille, tandis qu’une autre, enceinte, se repose sur une chaise pliante. Repéré il y a deux, trois semaines, le campement est occupé par intermittence par quinze à soixante personnes, qui vont et viennent, en fonction des ressources dont elles disposent pour se payer une chambre d’hôtel. Ou poursuivre plus loin leur chemin. Des Syriens dormant à la rue, les associations de défense des droits des étrangers n’en avaient plus vus depuis un an, dans la région parisienne en tout cas.

À l’écart, Mustafa, 26 ans, retire son casque audio. Il propose de faire écouter George Wassouf, le célèbre chanteur syrien. Le son de son portable est monté à fond. Mais la musique, couverte par l’incessant brouhaha des voitures, est à peine audible. Avenant, il accepte de raconter son histoire.« C’est une vraie guerre là-bas, la moitié de ma famille a été décimée », affirme-t-il, étonné qu’on lui demande pourquoi il est parti de chez lui. « Un jour, je m’étais absenté. Quand je suis revenu mon père et mon frère étaient morts. »

Il est originaire de Lattaquié, l’un des grands ports, situé sur la façade méditerranéenne. « Il n’y a plus de Syrie. La Syrie que j’ai connue n’existe plus. Que faire ? » poursuit-il. L’idée de quitter sa terre natale ne lui avait jamais traversé l’esprit avant l’éclatement de la guerre, en 2011. Il parle de sa vie d’alors comme d’un lointain souvenir heureux. « J’étais peintre en bâtiment. J’avais du travail, ma famille, mes amis, une maison, je vivais bien là-bas. Je n’avais aucune envie de partir. »La mort de ses proches l’a résolu à s’enfuir. Une vague destination en tête : la Belgique dont il a entendu parler par le bouche-à-oreille dans son quartier. Après avoir rassemblé quelques affaires, et le plus d’argent possible, il se dirige vers Beyrouth au Liban, où il travaille plusieurs mois, sans penser à s’y installer. « Il y avait trop de Syriens là-bas, la concurrence était trop rude sur les chantiers. »

À l’aide de faux papiers libanais, il s’envole pour Tunis et traverse l’Algérie en voiture-taxi. Arrivé aux abords de Melilla, enclave espagnole au Maroc, il n’a pas à franchir les hauts barbelés : un document de circulation acheté à un commerçant marocain lui suffit pour entrer dans l’Union européenne. De ces mois de périples éprouvants, il sort indemne. Presque pimpant, la barbe coupée de près, fausses Ray-Ban à portée de main. « Je suis célibataire, c’est plus facile », explique-t-il. À Barcelone, il prend le train, direction Paris. C’était il y a un an. Depuis, l’errance n’a pas cessé. Un détour en Belgique ne le convainc pas. De retour en France, il s’arrête à Lille, entame une procédure de demande d’asile, mais, inquiet d’avoir été reçu à la préfecture par des policiers et découragé par les délais, il renonce à se rendre au rendez-vous auquel il est convoqué, quelques semaines plus tard. Il n’est pas facile de comprendre ses réticences à poursuivre ses démarches car, en tant que Syrien, il a presque 100 % de chance d’obtenir le statut de réfugié dans l’Hexagone. Il dit ne pas être au courant.

 

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Mustafa s’inquiète pour sa mère restée en Syrie. (CF)

« Il y a autre chose, confie-t-il, en pliant et dépliant le papier jauni sur lequel est inscrite la date du rendez-vous raté. J’ai déserté. Si je suis enregistré et qu’ils me retrouvent, je suis mort. » « Tout cela ne sert à rien », estime-t-il, craignant les représailles contre sa famille restée au pays. « En plus, en Espagne, ils ont pris mes empreintes. Est-ce que je risque d’être renvoyé là-bas ? » Il n’a pas tort de s’alarmer : les États européens, à la faveur des accords de Dublin, renvoient les étrangers sans autorisation de séjour vers le premier pays de l’UE qu’ils ont traversé (pour peu qu’il existe des traces de leur passage). Selon la loi, il est susceptible d’être “réadmis” en Espagne, supposée examiner sa demande d’asile. Son sourire ne trompe pas : Mustafa a l’air perdu. « Je pense sans cesse à ma mère. Je m’inquiète pour elle tout le temps, et ne j’ai pas les moyens de la sauver », se désespère-t-il. Avec elle, il communique via WhatsApp. Il montre sa page Facebook et la liste de ses “amis”. Bientôt, la nostalgie le rattrape. « J’en ai marre, je n’ai plus d’espoir de rien. Je n’ai nulle part où aller », lance-t-il.

Michel Morzière tente de le rassurer. Ce responsable associatif, cofondateur de l’association Revivre, l’une des seules à venir en aide aux réfugiés syriens en Île-de-France, propose de démêler ses problèmes les uns après les autres. Il a l’habitude de ces situations complexes faites d’allers-retours et d’hésitations. « Ces parcours ne se laissent pas saisir facilement. Il faut du temps pour les appréhender », indique-t-il, reprochant aux pouvoirs publics de le laisser gérer seul ce premier accueil. La France n’est pourtant pas submergée par les demandes d’asile de Syriens, qui rejoignent en priorité l’Allemagne et la Suède où ils ont de la famille et où les places d’hébergement sont immédiatement accessibles. Depuis le début du conflit, la France n’a accueilli qu’environ 6 000 de ces ressortissants, sur 4 millions de réfugiés dans le monde, principalement dans les pays voisins.« Beaucoup des Syriens passés par Saint-Ouen ont des origines nomades, poursuit-il. Ce sont des artisans, des commerçants, qui ne cherchent pas forcément à se fixer. Ils ont des contacts dans plusieurs pays d’Europe et du Maghreb. Ils évitent de parler de politique et se méfient des procédures administratives. » Parmi ceux qu’il a rencontrés, certains refusent de laisser leur passeport à l’État français en échange du statut de réfugiés, car ils redoutent de ne jamais le récupérer et de ne plus revoir leur famille.

« Les pouvoirs publics espèrent que le campement va se disloquer de lui-même »

À 20 ans, Ramadan, venu accompagné de sa femme, de sa mère et de ses trois sœurs, via la Turquie, la Grèce et l’Italie, ne voit pas non plus le bout du tunnel. Pour une autre raison : il a perdu son passeport. Lors de la traversée de la Méditerranée, ses affaires sont passées par-dessus bord. « À Paris, je suis allé à l’ambassade, indique-t-il, mais la porte était fermée. Je veux demander l’asile, mais je ne peux pas ! » Peut-il faire sans ? Ne pas avoir de passeport complique fortement les démarches, surtout en l’absence de contacts entre la France et l’état civil syrien. Il est anxieux, il ne sait plus quoi faire. Mais, à la différence de Mustafa, il a trouvé un logement. Une chambre, plus exactement, louée 400 euros partagés entre huit personnes. Le campement, il y passe fréquemment pour trouver du réconfort auprès de ses compatriotes, qui, comme lui, ont entendu parler de Saint-Ouen comme d’un point de rendez-vous sur la route de l’exil.

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Plusieurs familles vivent dans une extrême précarité avec des enfants en bas âge. (CF)

Ali, 27 ans, est tout aussi bloqué. Les traits tirés, il tient son récépissé de demandeur d’asile entre les mains. Tout est en ordre : il s’est rendu aux convocations, comme prévu. Mais l’hébergement auquel il est censé avoir droit ne lui a pas été attribué. « Ils m’ont dit qu’ils me rappelleraient. Cela fait trois mois que ça dure. Et toujours pas de nouvelles », s’impatiente-il. En attendant, il dort avec sa femme et ses enfants dans une voiture garée à proximité. « C’est inadmissible, le système d’asile dysfonctionne tellement que les gens abandonnent. À croire que l’État le fait exprès », tonne Michel Morzière, qui propose à son interlocuteur de l’accompagner à la Coordination de l’accueil des familles demandeurs d’asile (Cafda) dans le XXe arrondissement de Paris, dans l’espoir d’accélérer la procédure. Ali acquiesce, remercie, mais n’a pas l’air d’y croire, comme s’il s’était promis de ne plus rien attendre de personne.

Isolés dans ce recoin de Paris, les Syriens de la porte de Saint-Ouen risquent de traverser l’été sans soutien. À deux reprises, des conducteurs baissent leur vitre et les insultent. Personne sur le campement ne s’en offusque. Des voisins, disent-ils, leur apportent de l’eau, du pain et des vêtements. Mais aucun réseau de solidarité ne s’est constitué comme dans le XVIIIearrondissement, autour de La Chapelle, Pajol et Éole, où se retrouvent les Érythréens et Soudanais en transit. Des policiers passent dans l’allée. Sans s’arrêter. Ils ont reçu des consignes, ils ne font que compter. « Les pouvoirs publics en font le moins possible. Ils espèrent que le campement va se disloquer de lui-même, observe Michel Morzière. Ils espèrent que les gens vont s’éparpiller, disparaître dans la nature. » À la mairie de Paris, on assure être averti de la présence de familles à la rue. Des propositions de « prises en charge » ont été faites, indique-t-on, ce que les intéressés démentent. « Ces personnes sont mobiles, elles vont et viennent. Nous connaissons mal leurs intentions », ajoute-t-on.

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Michel Morzière, de l’association Revivre, se retrouve seul à gérer le premier accueil de ces Syriens en France. (CF)

Les autorités ont pourtant l’expérience de la situation. En avril 2014, environ 200 Syriens au profil similaire avaient déjà trouvé refuge à quelques centaines de mètres de là. Face à l’urgence humanitaire, l’État et l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) avaient proposé une réponse sur-mesure en organisant une sorte de “guichet unique” : au lieu d’attendre des semaines les rendez-vous successifs, tout était organisé sur une journée. En même temps que leur récépissé, la moitié des personnes présentes sur le campement avait obtenu une place dans un centre d’hébergement. Certaines à Roanne dans la Loire, d’autres à Chambéry en Savoie, d’autres ailleurs encore. Les tentes avaient disparu. En juillet 2014, un nouveau campement s’était formé. Que des Syriens, 150 personnes. « Ni l’État ni la ville n’étaient intervenus de peur de l’appel d’air », regrette Michel Morzière. Au bout de quelques semaines, en l’absence d’aide, les familles étaient parties d’elles-mêmes, sans demander leur reste. Ni leurs droits.

27 JUILLET 2015

Source : http://www.mediapart.fr/article/offert/42d8971a9a9cc152343d814e5d643db0

« Revivre » vous remercie d’avance de votre précieux soutien

 

 » Solidarité avec les réfugiés syriens qui arrivent en France  »

Chers amis

Les appels à votre soutien sont exceptionnels, si nous le faisons aujourd’hui c’est après avoir pris la pleine mesure des engagements que nous allons devoir assumer dans les semaines et mois qui viennent compte tenu de la situation  en Syrie.

En effet, si les médias concentrent leurs interventions sur les squats de Calais ou du métro Chapelle, nous recevons à notre permanence de la Mairie du 20° arrondissement de Paris un nombre toujours plus  élevé de réfugiés syriens.

La plupart après un long et dangereux périple se trouvent dans des conditions de grand dénuement et de détresse.

Parallèlement  à notre mission d’accompagnement dans leurs démarches administratives nous  sommes amenés à leur assurer un minimum d’aide matérielle, carte téléphonique, billets de métro, frais de traduction de documents d’identité, petit pécule dans l’attente de l’allocation temporaire d’attente ATA qui intervient après 2 ou 3 mois.

Cette aide se monte en moyenne à 50€ par mois pour chaque réfugié.

Revivre, a par ailleurs mis en place avec le G.A.S  (Groupe Accueil et Solidarité) pour les réfugiés syriens statutaires, un processus de location de logements ; Revivre avec des associations partenaires complète la part payée par le réfugié et le montant de son APL par un versement en moyenne 150€/mois et par réfugié.

A ce jour, 4 locations sont déjà opérationnelles pour  3 couples et 4 hommes isolés

Nous vous remercions par avance de votre soutien.

Dons en ligne:

http://hopeclic.org/revivre-association-loi-1901/

 

Ou

Par chèque  à l’ordre de «  l’Association REVIVRE »

Par virement :

Banque BRED- code : 10107- agence : 00234 – compte n° :00624005432-clé :

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A adresser : Association Revivre – Maison du Citoyen et de la Vie Associative

16, rue du Révèrent Père Lucien Aubry

94120 Fontenay – sous – Bois

Autorisée à recevoir des dons DGI/ Réf 1345/2005 : Un reçu fiscal vous sera envoyé

Solidarité avec les réfugiés syriens qui arrivent en France

Album: Le pique-nique de Revivre, du 14 juin 2015

Le pique-nique de Revivre, du 14 juin 2015 au Bois de Vincennes, a rassemblé une trentaine de personnes de tous âges.  Dans une ambiance détendue et bon enfant,  le  partage souhaité s’est installé  spontanément et la mayonnaise a pris entre les français et les syriens,  dont des réfugiés,  sans que les efforts soient nécessaires.

 

 

Bac: Haytham, le jeune Syrien, espère un sujet de philo sur «la liberté»

 

Photo BERTRAND GUAY - AFP

Photo BERTRAND GUAY – AFP

«Le jour du bac, j’espère avoir un sujet sur la liberté»: le regard d’Haytham s’éclaire. Pour un lycéen matheux comme lui, la philosophie ne pèse pas lourd dans la note finale de l’examen. Mais pour un réfugié syrien, c’est une récompense.

«En Syrie, je devais réciter chaque jour par cœur des citations de Bachar, ou Hafez al-Assad, sans oublier d’ajouter +l’éternel+ devant chaque phrase», se souvient le jeune homme de 18 ans aux yeux profonds et rieurs.

Scolarisé à Paris depuis 2012, Haytham al-Aswad fait partie avec sa famille de la vague de réfugiés syriens fuyant la répression qui s’est abattue sur les opposants au régime, comme son père, enseignant de mathématiques.

«Ici, j’ai découvert la philosophie et j’ai vraiment compris ce qu’était la liberté»: comme en hommage au pays des Lumières qui leur a accordé l’asile politique, il ne se plaint jamais des multiples tracasseries rencontrées dans une France hantée par le Front national et la montée des crispations sur le problème des migrants.

En trois ans, Haytham, qui planchera à partir de mercredi sur les épreuves du baccalauréat, a dû mettre les bouchées doubles pour apprendre la langue et se mettre à niveau.

Il commence par une classe dite d’intégration «avec des Ukrainiens, des Indiens, des Coréens». Bien loin de sa ville natale de Deraa, où ont débuté les premières manifestations pro-démocratie en février 2011.

– «Nous n’avions plus peur» –

Ses talents en maths et physique le font remarquer de ses enseignants du lycée Balzac. Et en 2013, il entre en Première S.

Avec une moyenne de 19/20 en maths et 14 en philo, il vient de recevoir, avant même de passer le bac, son admission dans une prestigieuse classe préparatoire aux grandes écoles scientifiques. Son rêve: devenir chercheur ou «travailler dans l’espace».

Seul de sa famille avec son jeune frère à parler le français, il est chargé de débrouiller la plupart des problèmes du quotidien: Rendez-vous à la préfecture, abonnement EDF, auxquels s’ajoutent deux heures et demi de trajet quotidien entre son lycée et l’appartement familial en banlieue-sud.

Sur sa nouvelle vie, il s’enthousiasme de faits minuscules mais symboliques: «Ici, on élit le délégué de classe. En Syrie, il est choisi par le prof et il devient l’espion, celui qui dénonce». «Ici, on apprend à comprendre, là-bas il fallait juste apprendre par cœur».

De Deraa lui manquent sa maison, occupée par la police, son citronnier, et sa «vie d’avant». Ses amis surtout: Les vivants et les morts. Un de ses cousins a été tué dans un bombardement. «J’ai longtemps pensé que cette guerre allait finir, maintenant je n’ai plus d’espoir que cela se termine bientôt», se désole-t-il.

La première fois qu’Haytham a participé à une manifestation, le 18 mars 2011, les gens de Deraa protestaient contre la mort de deux garçons du même âge que lui, accusés par la police d’avoir écrit «Liberté, Bachar dégage, Syrie Libre» sur le mur d’une école.

«J’avais 15 ans, ma mère ne voulait pas que je manifeste, mais j’y allais quand même», dit-il. «A l’époque, nous pensions que notre pays allait se libérer, nous n’avions plus peur».

– «Manipulés par la propagande» –

Son père, recherché pour son militantisme, a dû fuir, d’abord en Jordanie. Puis en France. Sa mère a alors été inquiétée par la police. S’en est sortie en jurant qu’elle avait divorcé. «Ils ne pouvaient pas vérifier, les archives du palais de justice avaient brûlé», sourit Haytham. Puis la famille a rejoint le père.

Aujourd’hui, le jeune Syrien regarde ébahi les adolescents occidentaux s’engager en Syrie aux côtés du groupe Etat islamique.

«Ils sont manipulés par la propagande, c’est exactement ce que nous avons vécu en Syrie avec Bachar: on nous a répété qu’il fallait nous sacrifier, qu’on se développerait plus tard».

«C’est marrant, les dictateurs et les extrémistes (religieux, NDLR) utilisent tous la théorie du complot pour parvenir à leurs fins» relève Haytham, dont le nom en arabe signifie «petit aigle».

Même incrédulité face aux élèves qui ont contesté la minute de silence début janvier après les attentats de Paris visant Charlie Hebdo et un supermarché juif: «je connais des gens dans mon lycée qui disaient que tout cela était un mensonge», dit-il.

Haytham ne pratique pas l’islam, estime que «la religion c’est pour soi-même». Mais au lycée, il «discute avec tout le monde, surtout avec ceux qui sont avec les Frères musulmans».

«Selon le discours de Bachar qu’on nous servait en +éducation civique+, tout le monde était contre la Syrie, nous devions donc être des résistants pour défendre notre pays. Bizarrement j’entends le même discours chez certains groupes ici. Heureusement qu’ils ne sont pas au pouvoir!»

 

Source :

http://www.liberation.fr/societe/2015/06/15/bac-haytham-le-syrien-espere-un-sujet-de-philo-sur-la-liberte_1330018

En plein désert, des réfugiés syriens à l’abandon découverts par image satellite

Human Rights Watch publie des images satellite de réfugiés syriens bloqués en plein désert de Jordanie. L’ONG appelle le pays à accueillir ces migrants.

Des centaines de réfugiés syriens sont bloqués dans le désert de Jordanie, avec un « accès limité à la nourriture, à l’eau et aux soins médicaux » selon Human Rights Watch (HRW). L’ONG fonde ses révélations sur des images satellite datées des 20 et 21 avril 2015, sur lesquelles on aperçoit près de 175 tentes plantées en plein désert, à la frontière jordanienne.

 

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Les points rouges sont autant de tentes installées en plein désert, à la frontière jordanienne (Human Rights Watch/capture d’écran)

 

HRW met directement en cause la politique d’accueil restrictive de ce pays voisin de la Syrie : « Les autorités jordaniennes ont fortement limité les mouvements frontaliers de migrants à l’Est du pays ». Et rappelle que ces points de passage officieux étaient encore ouverts aux candidats syriens à l’exil en mars.

Les témoignages de travailleurs humanitaires ont permis de corroborer ces clichés. Selon ces mêmes sources, près de 2.500 Syriens étaient bloqués en plein désert en avril. Un chiffre qui aurait chuté à 1.000 personnes en mai, après que les gardes-frontières jordaniens ont autorisé certains migrants à rejoindre le territoire.

La Jordanie affirme avoir dépassé sa capacité d’accueil

Human Rights Watch demande aux autorités jordaniennes d’autoriser les réfugiés du désert à s’avancer plus loin sur leur territoire. Un feu vert qui leur permettrait d’être enregistrés comme demandeurs d’asile auprès de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) locale. Pour Nadim Houry, directeur adjoint de HRW au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’aide déjà fournie doit être prolongée :

« La Jordanie a fait de grands efforts pour aider les réfugiés syriens. Mais ce n’est pas une excuse pour abandonner les nouveaux venus dans des zones frontalières éloignées pendant des semaines, sans protection ni aide. »

 

3 Réfugiés

Les images satellite publiées par Human Rights Watch permettent de localiser précisément les réfugiés bloqués en plein désert. (Human Rights Watch/capture d’écran)

 

Le gouvernement jordanien s’est défendu par l’intermédiaire de son porte-parole, Mohamed Moumani, mercredi 3 juin : « Aujourd’hui, 136 réfugiés syriens ont traversé la frontière jordanienne et ils ont été accueillis, enregistrés […] puis envoyés au camp de réfugiés. Nous avons déjà reçu 1,4 millions de réfugiés syriens, ce qui représente 20% de la population du royaume ».

Fin mars, le premier ministre Abdullah Ensour affirmait que le nombre de réfugiés syriens avait dépassé la capacité d’accueil de la Jordanie. SelonHuman Rights Watch, au mois de mai, 627.000 syriens étaient enregistrés auprès de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés.

En janvier, une ONG s’alarmait déjà du changement de politique d’accueil jordanienne, affirmant que les « preuves d’une expulsion de la Jordanie vers la Syrie s’accumulent ». Le groupe s’appuyait sur les témoignages de nombreux migrants recueillis à la frontière, amenés en Jordanie pour être inspectés dans un centre d’enregistrement mais finalement expulsés en Syrie au terme de la procédure.

Alexis Orsini

4 juin 2015

Source :

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150604.OBS0137/en-plein-desert-des-refugies-syriens-a-l-abandon-decouverts-par-image-satellite.html

Album photos : Revivre aux fêtes de la Madelon

Photos ©  Alaa Abdelwahab

30 mai 2015 , à Fontenay sous Bois

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Le stand de Revivre

2 Michel Morzière

Michel Morzière, Président d’Honneur de Revivre, avec les visiteurs

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Le public autour de la cuisine syrienne

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On fait la queue

6 débat Hala Kodmani Isabelle Hausser

Le débat avec Hala Kormani et Isabelle Hausser, animé par Michel Morzière

7 les deux livres

Signature des deux livres des intervenantes

8 Isabelle Hausser

Isabelle Hausser

9 Hala Kodmani.

Hala Kodmani

10 Sur Palmyre Mohamad Taha

L’état de lieu à Palmyre le 30 mai, avec Mohamad Taha, archéologue

et originaire de la ville historique

 

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Le stand après le débat et la signature

Communiqué : l’Europe et la France devant leurs responsabilités

Communiqué du 17 mai 2015

Réfugiés syriens : l’Europe et la France devant leurs responsabilités

Nous attendons une clarification et des décisions

Mercredi 13 mai 2015,  la Commission européenne a proposé des mesures pour répondre à l’afflux de demandeurs d’asile dans l’UE. Une des dispositions envisagées serait la mise en place de quotas établis selon des critères mesurables dans chaque pays d’accueil.

Samedi 16 mai 2015, le Premier Ministre Manuel Valls, s’est précipité au poste frontière de Menton pour affirmer son opposition à l’instauration de quotas ,affirmant que l’asile est un droit et que les réfugiés doivent être répartis plus équitablement entre les pays de l’Union Européenne .

Les termes en eux même de cette déclaration sont difficilement contestables, si ce n’est qu’il est à craindre que le débat sémantique qui va s’instaurer  entre «  justes quotas » et » répartition équitable » soit le prétexte à rester dans un statut quo inadmissible au niveau du respect de la dignité humaine de personnes ayant subi en Syrie depuis plus de quatre ans la barbarie.

Cela fait plus de deux ans que nous disons qu’avec plus de 4 millions de réfugiés dans des camps autour de la Syrie et une paralysie de Communauté internationale pour mettre fin aux crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis dans le pays, l’Europe dont la France avaient le devoir d’anticiper et d’organiser  une arrivée massive de syriens.

Que représente depuis 2011, l’accueil de 5 000 syriens au regard des 40 000 syriens accueillis par la Suède et l’Allemagne ?

Nous demandons que certains politiques mettent fin à leur discours honteux et irresponsables parlant de « clandestins », de « sans- papiers », d’illégaux à refouler  à nos frontières, alors que ces hommes, femmes et enfants sont en fait des victimes de guerre et doivent bénéficier du droit humanitaire international.

Association Revivre

Contact Presse : contact.revivre@gmail.com

Communiqué Revivre - Réfugiés 17 mai 2015

 

 

 

 

Témoignage de Mazen Hammada: barbarie et impunité!

Mazen Hammada, technicien dans l’industrie pétrolière, de Deir-Ezzor, s’est d’abord fait arrêter deux fois, en avril et ensuite en déc 2011, à Deir-Ezzor, parce qu’il participait aux manifestations pacifiques, les filmait et ensuite les mettait en ligne ou les envoyait aux médias. 
La troisième fois, il s’est fait arrêter au souk de Damas, en mars 2012. Il y avait rendez-vous avec une doctoresse de Darayya pour lui remettre du lait pour les enfants des déplacés. Il s’est fait arrêter avec ses deux neveux qui l’accompagnaient et avec la doctoresse. Sa détention a duré un an et sept mois. Il était détenu à l’aéroport militaire d’al-Mazzeh à Damas.

FSD a traduit et publié son témoignage, accordé à la chaine télévisée Al-Ghad Al-Arabi et publié sur Youtube le 22 avril 2015.

mazen-hammada-deir-ezzor

Mazen Hammada, interviewé par al-Ghad al-Arabi

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L’interrogatoire et la torture

« Ils nous ont mis dans une cellule de 1.40 sur 1.40m. Nous étions entre 10 et 12 personnes dans cette cellule. Nous devions nous asseoir 5 le long d’un mur et 5 le long du mur d’en face, et une ou deux personnes restaient debout. Nous faisions un tournus toutes les deux heures.

Pendant l’interrogatoire j’ai reconnu avoir participé aux manifestations mais l’officier m’a demandé de reconnaître avoir porté des armes et avoir tué… j’ai refusé. Ils m’ont couché parterre.. quatre hommes se sont mis à sauter sur moi avec leurs bottes militaires… mes côtes se sont cassées et je n’arrivais plus à respirer. L’officier m’a reposé la question et ma réponse est restée négative. Alors ils ont installé sur mon pénis une bride que l’on peut serrer… et ils se sont mis à la serrer… là j’ai cédé, pas seulement à cause de la douleur mais aussi de peur que mon pénis ne soit sectionné. J’ai reconnu à tort avoir porté une arme pour stopper le supplice… Ensuite, j’ai été suspendu par les poignets jusqu’à ce que j’accepte de reconnaître avoir fait exploser un check-point… Ils m’ont aussi enfoncé une barre de fer dans l’ anus et j’en ai encore les cicatrices… ces gens sont dénués de toute valeur humaine. »

Bouclier humain en août 2013

« Lorsqu’il y a eu menace d’une frappe américaine possible suite à l’utilisation d’ armes chimiques à large échelle à al-Ghouta, à Damas, ils nous ont transférés dans les hangars d’aviation pour que nous soyons tués sous les bombardements. Nous étions environ 700 détenus par hangar. Nous y sommes restés un mois environ avant de retourner en cellule. »

Les conditions de détention

« Chaque jour il y avait un ou deux morts dans notre cellule, car nous avions pas assez d’air et les conditions de détention n’étaient pas supportable pour les personnes âgées ou malades. Nous étions alors 180 dans une cellule de 11×6 m2. Nous devions nous asseoir et d’autres s’asseyaient sur nos genoux. Parfois le gardien mettait son fusil dans la fente de la porte et il tirait sur le plafond en dessus de nos têtes… la balle restait parfois plantée dans le plafond ou alors elle ricochait et touchait l’un de nous. »

L’hôpital militaire 601

« Suite à mon interrogatoire et à la torture barbare que j’ai subie, j’avais les côtes cassées, je vomissais et j’urinais du sang. J’ai alors été transféré, avec d’autres, à l’hôpital militaire 601 de Damas. Dès notre arrivée à l’hôpital nous avons été accueillis par des coups de bâtons ou de chaussures par les infirmiers et les infirmières. Ensuite nous avons été placés à trois par lit et menottés. La nuit je suis allé aux toilettes, j’ai ouvert la première porte j’y ai trouvé deux cadavres, j’ai ouvert la deuxième, j’y ai trouvé deux cadavres, je suis allé vers le lavabo, il y avait là le corps d’un jeune homme blond d’environ 17 ans… Là, j’ai disjoncté, le gardien me parlait mais je ne pouvais pas répondre.. alors il s’est mis à me tabasser… Il y avait aussi un gardien à l’hôpital qui se donnait le surnom Azraël, l’ange de la mort. Il est arrivé une fois à minuit avec une barre de fer avec des pointes. Il a demandé qui parmi nous avait besoin de médicaments. L’un de nous a répondu par l’affirmative. Alors Azraël s’est approché de lui et lui a dit : « Le tribunal de Dieu t’a condamné à mort » et il s’est mis à le tabasser jusqu’à l’éclatement de sa tête. Il en est mort et il a été ensuite transporté aux toilettes. »

Sadisme

Vers la fin de ma période de détention nous avons dû donner nos empreintes en attendant d’être transférés pour être jugés devant le tribunal. Il y avait un enfant de seize ans avec nous. Le gardien lui a demandé d’où il venait, il a répondu de Darayya (lieu symbole de protestations pacifiques à Damas). Il l’a alors tabassé et ensuite il a amené un poste de soudure et lui a brûlé le visage, qui a littéralement fondu… nous l’avons ramené dans la cellule, nous avons tenté de rafraichir ses brûlures, mais deux jours plus tard il est décédé… Mon cœur s’est brisé pour cet enfant. »

La fuite de Syrie

« Après ma sortie de détention, comme j’étais toujours recherché par le service de renseignement (les différents services ne communiquent pas). Je me suis alors rendu clandestinement à Deir-Ezzor. Ensuite j’ai fui la Syrie vers la Turquie où j’ai pris le bateau vers la Grèce et ensuite un camion pour arriver aux Pays Bas. »
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L’impunité!

Il faut préciser ici que les officiers et les gardiens des centres de détention bénéficient d’une impunité totale… impunité qui incite les personnes dérangées à développer de plus en plus des méthodes barbares pour torturer les détenus…Et c’est la même impunité dont bénéficie Assad et ses semblables qui rend ces dictatures de plus en plus barbares…

Non à l’impunité!… Seule la justice peut acheminer la Syrie vers la paix.

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Source de la traduction en français, FemmeS pour la Démocratie

https://femmesdemoc.wordpress.com/2015/04/26/temoignage-de-mazen-hammada-barbarie-et-impunite/

Source vidéo en arabe :

https://www.youtube.com/watch?v=mvLMh7meYfY&feature=youtu.be

 

Communiqué de « Revivre » du 19 avril 2015

Honte à notre Humanité

Un bateau, avec à son bord plus de 700 migrants, vient de chavirer en Mer Méditerranée. Seules 28 personnes auraient été récupérées, selon le Haut- commissariat aux réfugiés (HCR).

Ce naufrage fait suite à plusieurs autres naufrages intervenus ces dernières semaines. Quelques 450 migrants sont morts et disparus lors de deux précédents naufrages en moins d’une semaine.

Avec la plus grande hypocrisie, alors qu’elle vient de supprimer le dispositif Mare Nostrum, l’Union Européenne s’est dite « profondément affectée » par ce nouveau naufrage et a annoncé la tenue prochaine d’une réunion des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères pour prendre des mesures.

Rappelons que le budget Triton est trois fois inférieur à celui de Mare Nostrum, il est insuffisant, car aucune capitale européenne ne souhaite faire figurer parmi les prérogatives de Frontex la question pourtant essentielle  du sauvetage en mer.

C’est un crime contre l’Humanité, c’est contre le droit maritime international que de laisser mourir, en mer, des naufragés.

Dans les semaines qui viennent, nous devons nous attendre à un afflux massif, par la mer, de réfugiés dont probablement de nombreux Syriens

Les responsables politiques européens sont aujourd‘hui devant leurs responsabilités : ils doivent immédiatement mettre les moyens en œuvre pour éviter de tels drames.

Paris, le 19 avril 2015

Communiqué Un bateau avec à son bord plus de 700 migrants vient de chavirer en Mer Méditerranée