Radwan, rescapé syrien du « Blue Sky », et son ange gardien italien Tommaso

Par  Maryline Baumard 

Le Monde le 5 janvier 2015  

On l’appellera Radwan. Le 31 décembre à 3 h 30 du matin, cet homme de moins de 40 ans, teint hâlé, visage exténué, est descendu du cargo Blue Sky à Gallipoli, dans le sud de l’Italie, avec son épouse enceinte. Depuis, le migrant Syrien s’est reposé dans une école, un centre d’hébergement avant de prendre le train pour remonter l’Europe. En trois jours, il a quitté les frontières de l’Italie.

Aujourd’hui, Radwan continue sa route vers le nord avec, en Italie, un ange gardien du nom de Tommaso Tomaiuolo qui veille sur lui. L’amitié entre ces deux hommes a commencé le 31 décembre au travers d’une grille de cour d’école. Celle de l’établissement de Gallipoli où Radwan avait été emmené pour se reposer après que son cargo – abandonné par son capitaine – eut été ramené dans le port.

Comme ses voisins et ses amis, Tommaso s’apprêtait à fêter tranquillement le réveillon de la Saint-Sylvestre dans les Pouilles quand le Blue Sky a fait irruption dans sa vie. Depuis l’arrivée de ce cargo et de ses 768 migrants, dans le port de sa petite ville, le jeune quadragénaire est comme happé dans un tourbillon fou. « Je n’oublierai jamais les rencontres que j’ai faites depuis le 31 décembre, ni les regards. Ils ont changé mon regard sur la vie », raconte ce créateur de sites Internet qui travaille pour une petite société italienne et habite à Alezio, à 5 kilomètres de Gallipoli, dans les Pouilles.

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Photo : Le « Blue Sky », dans le port Gallipoli. | DR/Tommaso Tomaiuolo

«  Je voulais être utile »

Dès qu’il apprend que le navire vogue sans capitaine, en direction des côtes de son pays, il twitte heure par heure le sauvetage et alimente son compte Facebook. Dès les premières heures du jour, levé tôt, il file au port.

« Un navire vide c’est bien… Mais ce n’était pas mon but ! , raconte-t-il, je voulais être utile. » Tommaso pressent que la couche de rouille du cargo cache bien des drames humains. Comme il ne décroche pas des radios locales, il apprend tout de suite dans quelles écoles de la ville ont été installés les migrants, afin qu’ils puissent se reposer. « Le maire a eu six heures pour réagir et trouver des solutions. Juste le temps du sauvetage du navire », ajoute Tommaso.

L’homme file vers les centres ouverts, comme beaucoup d’autres citoyens de cette zone pauvre, touchée de plein fouet par le chômage, mais prêts là à toutes les générosités. « Durant la soirée du 30 décembre, entre 21 heures – heure à laquelle on a appris que le bateau fantôme se dirigeait vers nos côtes – et son arrivée, 70 bénévoles de la protection civile se sont mobilisés, aux côtés de ceux de la Croix Rouge et de beaucoup de simples citoyens comme moi », explique-t-il.

Quand Tommaso Tomaiuolo arrive dans une des écoles d’accueil, des hommes sont là derrière les grilles. « A un premier, je demande ce dont il a besoin, il me montre timidement mon téléphone mobile que je tenais à la main et comme je lui passe, il semble douter qu’il puisse vraiment appeler à l’étranger. » L’homme joint la Turquie, parle quelques minutes et rend à Tommaso son smartphone « avec un sourire que je n’oublierai jamais ». Tous deux fument ensemble une cigarette. Tommaso lui pose quelques questions.

Quand l’ingénieur revient à l’école, l’après-midi, il trouve un autre Syrien à la place du premier. C’est Radwan. Son épouse se repose de ce voyage dans des conditions effroyables.

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Photo :  Les cales du Blue Sky durant la traversée de la Méditerranée. | DR/Tommaso Tomaiulo

Les deux hommes sympathisent, partagent quelques cigarettes. « Radwan a quitté la Syrie, il y a un an et vit depuis en Turquie. Là, il a dû une nouvelle fois refaire ses bagages, parce qu’en Turquie il n’a trouvé aucun travail », rappelle l’Italien. Tommaso Tomaiuolo, qui ne veut pas se mettre en scène, reconnaît du bout des lèvres qu’il a aidé financièrement cet homme à partir vers le nord et à charger son téléphone portable. Il lui a aussi donné deux livres et deux crayons. Radwan n’est pas « pauvre », mais il vient tout de même de débourser 14 000 euros pour payer son passage et celui de son épouse et il ne sait pas quand son périple s’arrêtera…

Pour les épisodes précédents, les photos prises par l’Italien parlent d’elles-mêmes. « Comme nous n’avions pas de connexion Internet, j’ai photographié avec mon téléphone l’intérieur de la cale du Blue Sky. Et franchement, cela m’a bouleversé de voir comment ces gens avaient été traités », raconte Tommaso.

« Rester en Syrie pour y mourir ou partir »

La discussion s’installe entre les deux hommes et Radwan raconte comment il lui a fallu prendre un petit bateau de pêche pour rejoindre le cargo qui mouillait dans les eaux internationales au large du port turc de Mersin. « Comme il avait un très bon anglais, pour avoir vécu quelque temps en Grande-Bretagne, nous avons pu parler longuement. Pour Radwan, la question syrienne n’est pas un problème que doit gérer l’Italie ou l’Europe, mais c’est bien un sujet qui doit être pris en charge par les Nations unies. Je n’avais que deux options, m’a dit Radwan : rester en Syrie pour y mourir ou partir », rapporte l’Italien.

La discussion entre Radwan et Tommaso a été stoppée, ce 31 décembre par les cris de deux femmes. Toutes deux pleuraient l’arrestation par la police italienne de leur fils et frère Rani Ahmad Sarkas, soupçonné par les autorités d’être un des passeurs et d’avoir piloté le cargo.

Dimanche 4 janvier, le quotidien italien La Republica racontait son audition par la police, traduite par l’AFP. « Ils m’ont promis 15 000 dollars [12 500 euros] et la possibilité de faire venir toute ma famille », a-t-il expliqué aux inspecteurs. Tommaso confirme que les deux femmes lui ont expliqué que treize autres membres de la famille se trouvaient sur le Blue Sky.

Rani Ahmad Sarkas est un Syrien âgé de 36 ans. Des extraits de son audition, reproduits par le journal italien permettent de comprendre comment il a pris la barre du navire. « Je suis arrivé en Turquie par avion depuis le Liban où j’étais réfugié. Là, j’ai été contacté par une connaissance qui savait que j’étais capitaine de navire », ajoute-t-il. Les deux hommes se rencontrent à Istanbul, font affaire. Rani Sarkas embarque alors avec trois autres hommes sur le Blue Sky, battant pavillon moldave, à destination de Mersin, port turc situé près la côte syrienne.

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Photo : Sarkas Rani, capitaine du Blue Sky. | Facebook/ Rani Sarkas

Le cargo reste deux jours, ancré au large, dans l’attente de sa « cargaison ». Le troisième jour, un bateau a emmené un premier groupe de 30 personnes sur le Blue Sky. Pendant quatre jours, la noria a continué et, le 25 décembre, ils ont largué les amarres avec 768 passagers à bord. « J’ai personnellement tracé la route pour l’Italie », a raconté le jeune homme aux enquêteurs. Après s’être abrité près des côtes grecques, pour éviter la tempête, il a repris sa route vers le sud de l’Italie. Il a ensuite abandonné la passerelle pour se réfugier dans la cale après avoir bloqué la barre et le moteur. Le navire a continué sa route à environ six nœuds (11 km/h) vers la terre. Sans intervention de la marine italienne, il se serait fracassé contre les rochers avec sa cargaison humaine.

« La mère et la sœur du capitaine m’ont demandé si je pouvais les aider à trouver un avocat, mais aucune des deux n’a voulu que je les filme. Elles avaient peur de la mafia turque si un jour, elles retournent en Turquie », regrette Tommaso. Avant qu’il ne soit question de cela, les migrants sont montés dans un bus pour être mieux installés ailleurs en Italie. L’école a refermé ses portes pour se préparer au retour des élèves italiens ce lundi.

« Le 31, j’ai surtout surveillé ma messagerie pour voir si Radwan m’avait écrit. J’ai eu le plaisir de découvrir que oui », ajoute-t-il.

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Photo : Echange de SMS entre Tommaso et Radwan. | DR

Le 1er janvier, Tommaso Tomaiuolo a refait le tour des écoles. La dernière était en train d’être évacuée. Gallipoli refermait la parenthèse du Blue Sky« Pour moi, cela aura vraiment été une Saint-Sylvestre riche en tragédie et en émotion. Un de ces moments qui changent un regard sur la vie. Je n’oublierai jamais comment ma ville a su prendre soin des migrants. J’aime me rappeler cette photo du maire qui fait une partie de volley-ball avec quelques-uns d’entre eux. La vie est rude dans l’Italie du sud, très touchée par la crise, mais elle est belle. Nous avons des valeurs », conclut l’Italien avant de repartir à son quotidien d’informaticien.

*Initialement, Tommaso Tomaiuolo ne souhaitait pas apparaître dans ce récit. « Je veux juste que cette tragédie soit connue. Je n’ai fait que ce que d’autres citoyens comme moi ont aussi fait pour ces gens. Par humanité », ajoute-t-il à l’issue d’un long entretien téléphonique. Convaincu que le lecteur de cet article a envie de le connaître, il a finalement accepté que son nom et ses actions figurent dans le récit de ce moment que dit-il, il « n’oubliera jamais ».
Vidéo (Le Monde & Dalymotion)

« Les migrants du blue SkyM transférés depuis l’école de Galipoli »

http://www.dailymotion.com/video/x2e1vfr_les-migrants-du-blueskym-transferes-depuis-l-ecole-de-galipoli_news

 

Source: Le Monde. 05.01.2015 

http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/01/05/radwan-rescape-syrien-du-blue-sky-et-son-ange-gardien-italien-tommaso_4549556_1654200.html

 

 

 

 

Naufrage de migrants : une Syrienne dit avoir survécu pour « sauver des enfants »

Publié le 17/09/2014

« Je voulais sauver les enfants, c’est pourquoi je suis restée en vie »: grâce à une chambre à air, Doaa, une Syrienne de 19 ans, a échappé au naufrage qui a fait des centaines de victimes parmi des migrants en Méditerranée le 10 septembre, sauvant aussi la vie d’un bébé que lui a confié sa mère désespérée avant de mourir.

Doaa Al Zamel et Mohamed Raad, un Palestinien de 23 ans, ont raconté mercredi leur calvaire à l’AFP, dans le port crétois de la Canée, où ils ont été amenés avec deux autres Palestiniens, un Egyptien et la fillette d’origine syrienne par un porte-conteneur qui les a récupérés.

Ils font partie de la dizaine de personnes, sur quelque 500, embarquées le 6 septembre en Egypte avec l’espoir de gagner l’Italie.

Tous deux, ainsi qu’un autre Palestinien qui a préféré ne pas s’exprimer, Abdelmazid Alhila, sont apparus en bonne santé physique mercredi, à l’exception de marques de brûlures solaires.

Mercredi dernier, pourtant, en pleine mer, et apparemment parce qu’ils refusaient de se laisser transférer dans une embarcation bien trop petite pour eux tous, les migrants auraient été victimes de leurs passeurs, qui ont coulé leur bateau, selon des témoignages recueillis par l’OIM (Organisation internationale pour les migrations).

Doaa et Mohamed sont plus évasifs : Il dit « n’avoir pas vu le bateau qui nous a percutés ». « J’étais sur le pont inférieur et je ne voyais rien. J’ai entendu crier et hurler. Cela n’a pas duré longtemps, le bateau n’a pas mis une minute à couler ».

Doaa pour sa part témoigne qu’un « bateau de pêche », dont elle ne dit pas par qui il était occupé, « nous a demandé de nous arrêter » et les occupants ont commencé à « lancer des objets en métal et en bois en nous insultant », mais comme le capitaine refusait de s’arrêter, « ils nous ont tamponnés jusqu’à ce que le bateau coule, ils nous ont regardés et ils sont partis ». D’après leurs traits, elle suppose que les agresseurs étaient « égyptiens ou libyens ».

— En Italie pour se marier —

« La collision s’est produite vers midi, et le bateau en métal, « pas en très bon état » selon elle, n’a eu aucune chance. « Un grand-père m’a suppliée de garder sa petite-fille d’un an », puis « une mère m’a demandé de garder sa fille de deux ans pour qu’elle puisse s’occuper de son fils de 6 ». Un autre garçonnet lui a été confié pendant quelque temps par sa tante, avant d’être repris par celle-ci.

« Nous sommes restés en groupe et nous avons prié Dieu pour être sauvés », dit-elle.

Mais tous ceux qui avaient demandé son aide sont morts sous ses yeux, le bébé d’un an dans ses bras juste avant qu’elle ne soit elle-même sauvée. Elle a pourtant pu sauver la vie de la fillette de deux ans, Syrienne selon elle, qui semblait hors de danger mercredi soir à l’hôpital d’Héraklion.

Dans le naufrage, Doaa, triste mais calme en racontant ce cauchemar, a aussi vu mourir son fiancé. « C’est lui qui avait trouvé les passeurs ». « Ils devaient nous amener en Italie pour que nous puissions nous y marier. Maintenant, je n’ai plus de raison d’y aller », soupire-t-elle, disant « n’être restée en vie que pour sauver les enfants ».

Mohamed se rappelle qu’après le naufrage du bateau, « 80 à 90 personnes » se sont retrouvées au milieu des flots à lutter pour leur survie. « Les femmes et les enfants avaient soif, les hommes ont uriné dans des bouteilles pour qu’ils boivent ». Puis, « nous sommes restés deux nuits et trois jours dans le froid, la soif, la peur », et « le troisième jour, les gens ont commencé à devenir fous », raconte le jeune barbier, qui a eu la chance d’avoir trouvé un gilet de sauvetage.

Dans sa somnolence, il s’imagine à un moment dans un hôtel, « et j’ai commencé à enlever mon gilet de sauvetage, mais j’ai soudain réalisé que j’étais en train de couler et je l’ai remis ».

Il revoit l’image de « certains qui avaient leurs enfants avec eux, et quand ils mouraient ils les laissaient juste glisser dans l’eau… »

Les disparus étaient Syriens, Palestiniens, Egyptiens ou Soudanais. Comme beaucoup, Mohamed était parti de Gaza, en quête d’un peu de paix. « Depuis que je suis né, je n’ai jamais vécu une seule journée heureuse. Toujours la tyrannie, la guerre, le chômage et ne pas savoir quand nous serons tués »…

Nota:  Doaa Al Zamel  a été primée le vendredi 19 décembre 2014, par l’Académie d’Athènes pour son action héroïque

Doaa Al Zamel

Source de l’article :

http://www.ladepeche.fr/article/2014/09/17/1953584-naufrage-migrants-syrienne-dit-avoir-survecu-sauver-enfants.html

Torture en Syrie : un réfugié témoigne

Par Olivier Brégeard

Arrêté sans preuve après avoir participé à des manifestations contre Bachar el-Assad, un jeune membre de la bourgeoisie de Damas a passé plusieurs semaines dans l’enfer des geôles du régime. De passage en Alsace au terme d’une odyssée dantesque, il s’est confié à nous. Un récit déconseillé aux âmes sensibles.

 

Lire la suite….

http://www.lalsace.fr/actualite/2014/12/16/torture-en-syrie-un-refugie-temoigne

 

Photo: Mulhouse, le 4 décembre 2014 : une partie de la famille de B. résidant encore en Syrie, nous avons préservé son anonymat et gommé certains éléments de son récit qui auraient pu permettre de l’identifier. Photo  L’Alsace/

un réfugié témoigne

Syrie: battus, pendus, recouverts de cafards, le quotidien des détenus du régime

Pendant deux ans, les journées de Mohsen al-Masri ont été rythmées par les tortures. Suspendu au plafond, recouvert de cafards, battu encore et encore… Il a survécu et peut aujourd’hui témoigner, pour les 12.000 personnes mortes dans les prisons du régime syrien.

Son visage rond désormais émacié, Mohsen, un nom d’emprunt, raconte les sévices et humiliations depuis son exil turc. «Chaque fois que l’on était transféré d’un centre à un autre, on avait le droit à une ‘fête de bienvenue’, (les gardes) nous battaient brutalement, avec des bâtons».

le quotidien des détenus du régime

Mohsen a été pendu par les poignets des heures durant, ses orteils frôlant à peine le sol. Parfois, ses gardes glissaient des cafards sous ses vêtements, puis l’aspergeaient d’insecticide.

La torture pouvait aussi se faire psychologique. «Ils insultaient ma femme, me disaient qu’ils allaient aller chez moi et la violer».

Depuis le début de la guerre, en mars 2011, quelque 200.000 personnes ont été emprisonnées en Syrie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). 12.000 ont péri en détention.

La plupart des détenus passent d’abord par les centres des services de renseignements, privés d’eau, de nourriture, de médicaments. Mohsen faisait 100 kg lors de son arrestation, il en pesait moins de 50 à sa sortie.

«Pour nous, vous n’êtes rien», a un jour lancé un de ses tortionnaires à Mohammad Samaan — un pseudonyme –, arrêté et emprisonné à deux reprises. «Nous torturons les gens parce que nous sommes sadiques. Nous aimons ça».

«Il m’a électrocuté et m’a dit d’écrire tout ce que je savais. Il a tout fait pour essayer de me faire craquer», explique ce militant pacifiste de 33 ans, originaire de Damas.

«J’ai survécu à un cauchemar. Rien (…) ne m’aurait préparé à l’horreur de la détention», raconte-t-il, se rappelant avoir lu, peu avant le début de la révolution, «1984» de George Orwell, qui décrit la vie sous un régime totalitaire. «Quand j’ai été emprisonné à mon tour, j’ai découvert qu’un tel monde existait, et que c’était en Syrie».

«Aujourd’hui, les souvenirs me hantent chaque jour, quand je mange, quand je dors», raconte-t-il d’une voix calme, tirant sur sa cigarette à Beyrouth, où il a trouvé refuge.

– Simulacres de procès –

Comme la plupart des détenus, MM. Samaan et Masri ont été transférés, après leur passage dans les bureaux des services de renseignements, dans les tristement célèbres prisons d’Adra et de Seydneya, après un simulacre de procès.

M. Masri, lui aussi militant pacifiste, a été jugé par un tribunal militaire. Et le procès de M. Samaan était, selon ses propres mots, une «farce». «Tous les juges en Syrie ne font que suivre les ordres des forces de sécurité».

Un constat partagé par un éminent avocat syrien spécialisé dans les droits de l’Homme. «Le régime ne respecte pas ses propres lois quand il s’agit des prisonniers», affirme-t-il sous le couvert de l’anonymat.

«Il y a quatre agences de sécurité en Syrie, et chacune est prête à tout pour montrer qu’elle est plus violente que les autres», ajoute l’avocat. Et de décrire un maillage sous-terrain immense de prisons et de centres de détention secrets.

«Rien qu’à Damas, il y a 30 ou 40 centres d’interrogation des services de sécurité et un nombre inconnu de lieux de détention secrets». Seuls les détenus dans les prisons officielles ont le droit à des visites.

En outre, plusieurs détenus sont emprisonnés comme «otages» et utilisés comme moyen de pression sur la personne voulue jusqu’à ce qu’elle se rende.

Le président Bachar al-Assad a bien accordé une amnistie à des milliers de personnes en juin, mais seule une poignée des prisonniers de conscience ont été libérés.

Pour la militante des droits de l’Homme Sema Nassar, le régime refuse de libérer les militants pacifistes qui ont joué un rôle essentiel aux commencements de la révolte, en mars 2011, par crainte de l’influence qu’ils pourraient avoir une fois libérés.

Le conflit syrien, débuté par des manifestations brutalement réprimées par le régime Assad, est devenu depuis une guerre complexe, où s’affrontent rebelles, groupes jihadistes et armée. Il a fait 200.000 morts.

La plupart des meneurs du soulèvement pacifique sont aujourd’hui morts, en prison ou réfugiés à l’étranger, selon plusieurs militants.

AFP

Source : Le quotidien « Libération »

http://www.liberation.fr/monde/2014/12/12/syrie-battus-pendus-recouverts-de-cafards-le-quotidien-des-detenus-du-regime_1162151

 

 

 

 

Violences à l’égard des femmes en Syrie

5  papiers et témoignages, ci-après avec les liens

Merci à « FemmeS pour la Démocratie » de ce sérieux travail

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1/ Violences à l’égard des femmes en Syrie,

1 ère partie

L’intervention de Noura Al-Ameer à Genève le 25 novembre 2014

« Ceci n’était pas nouveau pour ce régime qui ignore toute loi de protection des femmes contre les abus et la violence sexuelle. Il a même laissé les mains libres aux responsables de l’Etat et aux chefs des services secrets pour faire usage de chantage à caractère sexuel sur les femmes au nom du pouvoir et ceci en toute impunité. »

https://femmesdemoc.wordpress.com/2014/11/28/violences-a-legard-des-femmes-en-syrie-1ere-partie/

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2/ Violences à l’égard des femmes en Syrie,  2e partie

Témoignage de Tarek Kurdi, par skype

https://femmesdemoc.wordpress.com/2014/11/30/violences-a-legard-des-femmes-en-syrie-2e-partie/

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3/ Violences à l’égard des femmes en Syrie,  3e partie

Témoignage d’Alaa

https://femmesdemoc.wordpress.com/2014/12/01/violences-a-legard-des-femmes-en-syrie-3e-partie-temoignage-dalaa/

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4/ Violences à l’égard des femmes en Syrie,  4e partie

Témoignage d’Eman

« Eman a été enlevée par les milices d’Assad « les Chabbiha »… Elle s’est retrouvée avec d’autres femmes à la merci de ces monstres… Eman témoigne… »

https://femmesdemoc.wordpress.com/2014/12/03/violences-a-legard-des-femmes-en-syrie-4e-partie-temoignage-deman/

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5/ Violences à l’égard des femmes en Syrie,  5e partie

Témoignage de Kenda

« C’est parce que nous chantions la paix que nous avons été conduites dans les cellules de l’obscurité. »

https://femmesdemoc.wordpress.com/2014/12/03/violences-a-legard-des-femmes-en-syrie-5e-partie-temoignage-de-kenda/

 

 

Première apparition publique de « César », ex-photographe de la police militaire syrienne, au Congrès US

« César », l’ex-photographe anonyme de la police militaire syrienne qui s’est enfui l’été dernier de Syrie en emportant 55.000 photographies effroyables de corps torturés, est apparu pour la première fois jeudi en public, lors d’une audition à la Chambre des représentants américaine.

 

César explique que son travail était de prendre en photo les cadavres pour le ministère syrien de la Défense, avant et après la révolution. Lui et les autres photographes avaient pour responsabilité d’archiver les photos et de les télécharger sur les serveurs de l’Etat syrien. A ce titre, il avait accès aux photos prises par d’autres photographes du régime.

Lire la totalité de l’article…..

http://www.lorientlejour.com/article/878674/premiere-apparition-publique-de-cesar-ex-photographe-de-la-police-militaire-syrienne-au-congres-us.html

 

César

Un témoignage d’une ancienne détenue traduit de l’arabe…

sans-titre« Les jours passant derrière les barreaux, je vis ce qui arrivait aux autres femmes et filles pendant les interrogatoires, elles étaient violées, torturées, parfois jusqu’à ce que mort s’ensuive. Je remerciais Dieu d’avoir été épargnée, les cas de viol étant quasi-quotidiens. Certaines filles étaient emmenées quotidiennement pour être violée par plusieurs hommes. Elles en revenaient ensanglantées, leurs corps couverts de traces rouges. »

 

Lire la totalité du témoignage…

http://femmesdemoc.wordpress.com/temoignages/

Sources en arabe:

Prisons syriennes : Des détenus déconnectés et désubjectivés

Un texte puissant, effrayant et éclairant de  Abdulhay Sayed (écrivain et juriste syrien) publié dans la revue de l’Association Internationale de Sociologie, page 18.

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Le rapport établi avec l’aide de fonds qataris par une équipe indépendante d’anciens procureurs des Nations Unies dans lequel sont analysées des milliers de photographies prises clandestinement des cadavres de détenus morts de faim et torturés dans les centres de détention syriens, confirme ce que l’on soupçonnait déjà : le meurtre de détenus à échelle industrielle. Le rapport faisait suite à d’autres comptes rendus d’organisations locales de défense des droits de l’homme, qui décrivaient ce que sont actuellement les conditions atroces de détention dans les prisons du régime syrien. Dans cet article, je parlerai de témoignages plutôt que d’images. En effet, nous disposons aujourd’hui de quantité de témoignages de détenus qui ont survécu aux prisons syriennes. Je m’intéresse ici à la manière dont des prisonniers ont survécu à l’espace de détention, à la manière dont leur corps a vécu cette lente descente jusqu’au fond de l’abîme, jusqu’à la limite entre la vie et la mort, et à la manière dont ils ont assisté à la « déconnexion » d’autres détenus avant que ceux-ci ne disparaissent. Je pose la question de savoir si l’expérience dévastatrice des Muselmänner, qui avait caractérisé Auschwitz dans la mémoire de Primo Levi et de nombreux autres rescapés, et que Giorgio Agamben a récemment érigé en paradigme, peut nous aider – et si oui, dans quelle mesure – à comprendre à la fois la tragédie actuelle des détenus « déconnectés » des prisons syriennes et les calamités infligées à l’espace politique syrien.

D’après les témoignages de nombreux survivants, de plus en plus de détenus, arrêtés pour avoir participé à des manifestations pacifiques ou à opérations de secours, seraient morts en détention avant d’avoir été enterrés secrètement dans des fosses communes. Les témoignages font souvent état de la manière dont les détenus sont confrontés sur leur lieu de détention à un espace effroyablement réduit et surpeuplé. Les conditions extrêmes de torture sont devenues chose courante. Dans les centres de détention syriens, les violences et les traitements dégradants et inhumains ne se limitent pas aux séances d’interrogatoire mais font manifestement partie intégrante de la vie des détenus.

Des témoignages recueillis par le Centre de Documentation des Violations (CDV) – une ONG syrienne cofondée par Razan Zeitouneh, une avocate de renom qui a récemment été enlevée – indiquent que les geôliers affament souvent les détenus jusqu’à ce qu’ils soient sur le point de s’effondrer. Affamer les détenus serait utilisé à la fois comme technique de torture, et comme un moyen d’inscrire la faim dans la mémoire des survivants, comme une caractéristique du quotidien de la détention. Les conditions cruelles de détention ont souvent entraîné les détenus vers ce qui pourrait être désigné comme un état de « déconnexion ». Un survivant a décrit dans ces termes un centre de détention des services de renseignements militaires situé dans le quartier de Qaboun, à Damas, où de nombreux codétenus « déconnectaient » en raison des conditions de détention dans la cellule :

On m’a mis dans une cellule de deux mètres sur cinq avec quelque 180 autres détenus. Beaucoup d’entre eux étaient « déconnectés ». C’est un mot qu’on utilise pour désigner les détenus qui commencent à parler et à se comporter de manière incohérente en conséquence des tortures extrêmes et de la température très élevée qui règne dans les cellules… Nous étions habitués à voir chaque jour un ou deux détenus qui « déconnectaient » en raison de la pression psychologique, de l’air étouffant et de la chaleur… Le détenu commençait à dire et à faire des choses extrêmement étranges et insensées…

Lorsqu’un détenu « déconnecté » perd connaissance, un système est prévu pour évacuer son corps de la cellule et l’emporter hors du centre de détention. Dans certains centres de détention, l’évacuation est confiée à des détenus vétérans, que l’on force à récupérer les corps inanimés pour les transporter à l’extérieur. Dans d’autres centres, des chambres dites de « consolation » sont créées, souvent juste à côté des lavabos, pour les « déconnectés » et les morts. Les survivants gardent fixé dans leur mémoire le souvenir de ces couloirs à l’extérieur des cellules, où les corps des détenus « déconnectés » sont entassés près des lavabos, dans l’attente d’une mort lente. Un survivant a décrit dans ces termes ce qu’il a vu dans le regard de ces détenus « déconnectés » :

Chaque jour, une vingtaine de détenus étaient jetés dans le couloir où les attendaient leur « destin » et une mort lente… On rencontrait différents cas, ceux qui étaient sur le point de mourir après avoir été brutalement torturés, ou pour cause de « déconnexion » ou de température élevée, et ceux qui ressemblaient à des squelettes en raison d’ulcérations aiguës. Ils urinaient sur place, dans un espace couvert de pus et de sang. Ils étaient sur le point de mourir. Leurs yeux étaient encore ouverts et capables de fixer un regard, comme pour demander à leurs compagnons de détention qui pouvaient encore marcher, de témoigner de leur souffrance auprès du reste du monde.

On est particulièrement frappé par l’étendue du moment dans l’expérience du détenu où la conscience « déconnecte » ou s’éteint simplement, laissant le corps dans un état végétatif, avant de mourir. On serait évidemment tenté d’établir un parallèle avec la figure du Muselmann du camp de concentration d’Auschwitz, érigé en symbole par Giorgio Agamben dans son livre daté de 1999 [pour l’édition française], Ce qui reste d’Auschwitz. C’est Primo Levi qui, en tant que rescapé d’Auschwitz, a le premier témoigné dans son livre Si c’est un homme, écrit en 1946, de l’existence d’une catégorie de détenus à Auschwitz qui étaient appelés par les SS ainsi que par les autres détenus les Muselmänner, c’est-à-dire les Musulmans. La description de Levi était explicite : les Muselmänner étaient les « damnés », ou les « non-hommes » qui peuplaient Auschwitz. C’était ceux qui « marchent en silence », le corps « décharné », « le front courbé et les épaules voûtées », et « dont le visage et les yeux ne reflètent nulle trace de pensée ». D’après les témoignages de survivants, la figure du Muselmann, comme celle d’un « mort-vivant », d’un « cadavre ambulant », d’un « squelette en mouvement », d’un « homme-momie », était connue dans d’autres camps de concentration quoique sous des appellations différentes. Peu de recherches ont été consacrées à l’origine et à l’emploi extrêmement péjoratif du terme Muselmann.

Avec la figure du Muselmann, ce sont deux questions liées entre elles qui intéressaient Agamben : comment était-il possible de porter témoignage de la situation extrême du camp de concentration, alors que l’intention des nazis était d’anéantir tous les prisonniers ainsi que toute possibilité de témoignage ; et comment le pouvoir nazi a en définitive « désubjectivé » des êtres humains. Agamben a montré comment en affamant « l’autre », en laissant cet « autre » atteindre la condition de Muselmann, le pouvoir gagne du temps. Il érige un « troisième domaine » entre la vie et la mort. La condition du Muselmann symbolise le triomphe du pouvoir sur des êtres humains, en les désubjectivant et en les réduisant à leur existence biologique. Le pouvoir les laisse survivre dans une condition de « vie nue ».

Bien qu’on soit tenté d’établir un parallèle avec le détenu syrien qui « déconnecte », qui en effet est désubjectivé, sa vie consciente étant séparée de sa vie biologique, la similarité s’arrête là. Il existe en effet de nombreuses différences entre le Muselmann d’Auschwitz et le détenu syrien « déconnecté ». La condition du Muselmann était accessoire à Auschwitz, dans la mesure où le projet tout entier était orienté vers l’annihilation, y compris de la possibilité de témoigner. En revanche, la condition du Syrien « déconnecté » joue un rôle central dans l’ensemble des rouages du régime syrien. L’image du « déconnecté » a pour fonction première de donner l’exemple. Il faut que cette image reste gravée dans la mémoire des survivants. Le témoignage des survivants constitue et complète la condition du « déconnecté ». Il n’y a pas de « déconnecté » sans survivant, ni survivant sans « déconnecté ». L’expérience du « déconnecté » doit être relayée par les survivants en liaison avec la détermination acharnée du régime d’inscrire la terreur dans l’esprit des Syriens.

D’autre part, la « muselmannisation » des détenus syriens illustre la manière dont le régime représente et se comporte dans l’espace politique syrien. Les instruments de pouvoir du régime n’ont pas pour priorité d’éliminer une catégorie de la population, mais visent plutôt à déposséder les citoyens de la capacité de développer dans un espace public quelque revendication politique collective d’opposition que ce soit, en réduisant les gens à un simple fait biopolitique ou en enrégimentant et en disposant à sa guise de la population. L’élimination au moyen du meurtre à échelle industrielle, de la destruction et du déplacement de populations n’est pas l’objectif du pouvoir, c’est seulement un moyen utilisé par le régime pour reconquérir et soumettre la société. Face à une mobilisation politique pacifique, le régime arrête les protestataires et les jette dans ses effroyables prisons, qui sont organisées de façon à déposséder les détenus de la conscience même de leurs droits politiques en les amenant à un état de « déconnexion », avant de rejeter quelques-uns parmi eux comme de simples déchets biologiques.

Peut-on établir un parallèle entre le traumatisme infligé aux corps des détenus dans les centres de détention syriens et celui infligé à la société syrienne, en tant que corps politique ? D’un côté, des corps sont soumis à la torture, de l’autre, des villes entières sont détruites ; d’un côté, des détenus sont amenés à être déconnectés, de l’autre, les espaces publics où des citoyens se rassemblent pacifiquement pour exprimer leurs aspirations politiques sont anéantis ; d’un côté, les corps de détenus sont éjectés, de l’autre, des civils sont déplacés. Il s’agit assurément d’une comparaison simpliste et insoutenable sur le plan théorique, mais elle exprime de manière saisissante la réalité de la tragédie syrienne, qui est fondamentalement marquée par l’écrasement systématique par le régime de tout mouvement civil pacifique pour les libertés politiques.

Source: La revue de l’Association Internationale de Sociologie, page 18.
http://isa-global-dialogue.net/wp-content/uploads/2014/06/v4i2-french.pdf

 

À propos de la mort syrienne…

Moustafa  Khalifé  « écrivain Syrien »

Traduit de l’arabe par  Racha Abazied

Texte du discours prononcé à Rome, le 28 février 2014  lors de la remise du Prix de la presse libre.

Le même texte « raccourci » était lu également  lors de la conférence sur la torture en masse à l’IMA à Paris, le 13 mars 2014

Moustafa Khalifé : Né en 1948 dans la région d’Alep, il a commencé des études de droit à l’université de Damas en 1973. Poursuivi par les services de renseignement à partir de 1977, et obligé de vivre en clandestinité, il n’obtiendra son diplôme qu’en 1997. Il est arrêté une première fois en 1979 et libéré en 1980. A partir de janvier 1981, il passera treize ans en prison jusqu’en octobre 1994. En 2005, il est obligé de quitter la Syrie. Il raconte sa détention dans un livre devenu une référence sur les prisons syriennes : La Coquille (Actes Sud, 2007 et en 2013)

Lire le texte ….

http://syriemdl.net/2014/03/26/a-propos-de-la-mort-syrienne/

 

© Ali Farzat
© Ali Farzat

Témoignage: Hasna, rescapée de l’enfer des geôles syriennes

VIDEO – Réfugiée en Jordanie, Hasna est l’une des rares à pouvoir témoigner des horreurs des prisons syriennes. A visage découvert, elle s’est confiée à BFMTV après avoir passé 16 mois en enfer.

K. L avec Caroline Mier | images Quentin Baulier 

Rescapée des geôles syriennes, Hasna est aujourd'hui réfugiée en Jordanie. (BFTMV)
Rescapée des geôles syriennes, Hasna est aujourd’hui réfugiée en Jordanie. (BFTMV)

« Ils m’ont suspendue en l’air, pendue par les bras pendant 18 jours ». Hasna est revenue des geôles syriennes et tient aujourd’hui à raconter les horreurs perpétrées par le régime de Bachar al-Assad, alors que le conflit en Syrie dure maintenant depuis plus de trois ans.

Arrêtée deux fois et détenue en tout 16 mois, parce qu’elle fournissait de la nourriture et des médicaments aux rebelles, son témoignage atteste de l’extrême cruauté des hommes du dictateur. Torturée à l’électricité, nue devant des hommes et des femmes, aspergée d’eau gelée en hiver, obligée de dormir au milieu de cadavres, brûlée… Elle a vécu l’impossible.

« Ils m’ont dit: on veut ton mari et tes fils et on veut les noms de tous les combattants de ton quartier », explique-t-elle, aujourd’hui réfugiée en Jordanie.

Lire la suite et voir la vidéo…

http://www.bfmtv.com/international/temoignage-hasna-rescapee-l-enfer-geoles-syriennes-736046.html