Campagne de dons en faveur des syriens de Palmyre récemment déplacés

Après avoir vécu sous le joug des barbares de Daech,  525 familles ont fuit dernièrement Palmyre pour échapper aux exactions des forces du régime. Elles se sont déplacées pour  trouver un refuge et sont actuellement dispersées dans 10 villes du nord de la Syrie. 227 familles vivent sous des tentes, au sud de la Syrie à la frontière jordanienne.

Sachant que la composition moyenne d’une famille syrienne est d’environ 5 personnes (grands-parents, adultes et enfants), on devine l’ampleur du désastre et l’urgente nécessité de leur porter secours.

Devant ce drame humanitaire, Revivre déploie tous ses efforts pour tenter de soulager leurs souffrances et lance une campagne de dons en faveur de ces populations  elle en appelle à votre générosité pour soutenir financièrement notre action.

Merci de votre solidarité

Note rajoutée à la publication: Nouvelles statistiques : Le nombre des familles déplacées de Palmyre depuis 1 mois =  2002 familles

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Mode de paiement :

  • Chèque à l’ordre de « l’Association REVIVRE », à préciser au dos du chèque « Don déplacés de Palmyre »
  • Virement bancaire: à préciser lors de votre virement: « Don déplacés de Palmyre »
  • Banque BRED

Code : 10107 – Agence : 00234 – Compte n° : 00 624 005 432 – Clé : 30

Coupon ci après à compléter et à retourner à: 

Association Revivre

Maison du Citoyen et de la Vie Associative

16 rue du Révérend-Père Lucien Aubry 94120 Fontenay-sous-Bois

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Rappel : Vos dons vous donnent droit à une réduction annuelle d’impôt sur le revenu à hauteur de 66% de leurs montants, dans la double limite de 20% du revenu imposable et de 15 000 € de dons par foyer fiscal.

Camp-Don avril déplacés Palmyre

Sortir avec Revivre – Panthéon – 28 mars 2016

Le groupe (2) des bénévoles de Revivre organise

une visite du Panthéon le lundi 28 mars 2016

Rendez vous devant l’entrée du Panthéon à 14h.

الفريق 2 من متطوعي جمعية روفيفر ينظم
زيارة سياحية – تاريخية للبانثيون يوم الاثنين  ٢٨ آذار ٢٠١٦
الموعد أمام مدخل البانثيون في تمام الساعة الثانية بعد الظهر

Panthéon Fr - Ar

La tenue de l’Assemblée Générale Ordinaire de Revivre

L’Assemblée Générale Ordinaire de notre association Revivre a eu lieu le vendredi 11 mars 2016, à la Maison du Citoyen et de La Vie Associative – Fontenay-sous-Bois

L’ordre du jour:

  • Présentation et approbation du rapport d’activité 2015
  • Présentation et approbation du rapport financier 2015
  • Présentation du budget prévisionnel 2016, débat puis vote sur les orientations
  • Election du Conseil d’Administration
  • Séance de porter un regard sur la situation en Syrie: Salam Kawakibi chercheur en sciences politiques et en relations internationales, directeur-adjoint de l’Initiative de Réforme Arabe.
  • Buffet dînatoire, cuisine syrienne

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Photos: Hassan Lababidi

 

 

A la porte de Saint-Ouen, des familles syriennes désespèrent de voir le bout de l’errance

Rencontre avec les occupants de ce campement à l’écart des réseaux de solidarité

Ces quelques familles syriennes ont fui les bombardements, parcouru des milliers de kilomètres, traversé des frontières de dizaines d’États et risqué leur vie en mer. Le temps du repos n’est pourtant pas encore venu : en contrebas du périphérique parisien, elles survivent, dans une extrême précarité, à la porte de Saint-Ouen où elles ont installé leurs abris de fortune. Tentes, matelas et couvertures ont été posés à même le sol poussiéreux d’une allée régulièrement empruntée par des bus rentrant au dépôt, manquant à tout moment de blesser les enfants. Un trotteur gît dans un coin, des figurines d’animaux dans un autre. Deux petits courent dans tous les sens.

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Des familles syriennes dorment à la rue en bordure du périphérique, porte de Saint-Ouen à Paris. (CF)

Ce jeudi après-midi, une dizaine d’hommes, entre vingt et trente ans, discutent, appuyés sur le muret longeant la bretelle menant à la voie rapide. Une femme donne des biscuits à sa fille, tandis qu’une autre, enceinte, se repose sur une chaise pliante. Repéré il y a deux, trois semaines, le campement est occupé par intermittence par quinze à soixante personnes, qui vont et viennent, en fonction des ressources dont elles disposent pour se payer une chambre d’hôtel. Ou poursuivre plus loin leur chemin. Des Syriens dormant à la rue, les associations de défense des droits des étrangers n’en avaient plus vus depuis un an, dans la région parisienne en tout cas.

À l’écart, Mustafa, 26 ans, retire son casque audio. Il propose de faire écouter George Wassouf, le célèbre chanteur syrien. Le son de son portable est monté à fond. Mais la musique, couverte par l’incessant brouhaha des voitures, est à peine audible. Avenant, il accepte de raconter son histoire.« C’est une vraie guerre là-bas, la moitié de ma famille a été décimée », affirme-t-il, étonné qu’on lui demande pourquoi il est parti de chez lui. « Un jour, je m’étais absenté. Quand je suis revenu mon père et mon frère étaient morts. »

Il est originaire de Lattaquié, l’un des grands ports, situé sur la façade méditerranéenne. « Il n’y a plus de Syrie. La Syrie que j’ai connue n’existe plus. Que faire ? » poursuit-il. L’idée de quitter sa terre natale ne lui avait jamais traversé l’esprit avant l’éclatement de la guerre, en 2011. Il parle de sa vie d’alors comme d’un lointain souvenir heureux. « J’étais peintre en bâtiment. J’avais du travail, ma famille, mes amis, une maison, je vivais bien là-bas. Je n’avais aucune envie de partir. »La mort de ses proches l’a résolu à s’enfuir. Une vague destination en tête : la Belgique dont il a entendu parler par le bouche-à-oreille dans son quartier. Après avoir rassemblé quelques affaires, et le plus d’argent possible, il se dirige vers Beyrouth au Liban, où il travaille plusieurs mois, sans penser à s’y installer. « Il y avait trop de Syriens là-bas, la concurrence était trop rude sur les chantiers. »

À l’aide de faux papiers libanais, il s’envole pour Tunis et traverse l’Algérie en voiture-taxi. Arrivé aux abords de Melilla, enclave espagnole au Maroc, il n’a pas à franchir les hauts barbelés : un document de circulation acheté à un commerçant marocain lui suffit pour entrer dans l’Union européenne. De ces mois de périples éprouvants, il sort indemne. Presque pimpant, la barbe coupée de près, fausses Ray-Ban à portée de main. « Je suis célibataire, c’est plus facile », explique-t-il. À Barcelone, il prend le train, direction Paris. C’était il y a un an. Depuis, l’errance n’a pas cessé. Un détour en Belgique ne le convainc pas. De retour en France, il s’arrête à Lille, entame une procédure de demande d’asile, mais, inquiet d’avoir été reçu à la préfecture par des policiers et découragé par les délais, il renonce à se rendre au rendez-vous auquel il est convoqué, quelques semaines plus tard. Il n’est pas facile de comprendre ses réticences à poursuivre ses démarches car, en tant que Syrien, il a presque 100 % de chance d’obtenir le statut de réfugié dans l’Hexagone. Il dit ne pas être au courant.

 

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Mustafa s’inquiète pour sa mère restée en Syrie. (CF)

« Il y a autre chose, confie-t-il, en pliant et dépliant le papier jauni sur lequel est inscrite la date du rendez-vous raté. J’ai déserté. Si je suis enregistré et qu’ils me retrouvent, je suis mort. » « Tout cela ne sert à rien », estime-t-il, craignant les représailles contre sa famille restée au pays. « En plus, en Espagne, ils ont pris mes empreintes. Est-ce que je risque d’être renvoyé là-bas ? » Il n’a pas tort de s’alarmer : les États européens, à la faveur des accords de Dublin, renvoient les étrangers sans autorisation de séjour vers le premier pays de l’UE qu’ils ont traversé (pour peu qu’il existe des traces de leur passage). Selon la loi, il est susceptible d’être “réadmis” en Espagne, supposée examiner sa demande d’asile. Son sourire ne trompe pas : Mustafa a l’air perdu. « Je pense sans cesse à ma mère. Je m’inquiète pour elle tout le temps, et ne j’ai pas les moyens de la sauver », se désespère-t-il. Avec elle, il communique via WhatsApp. Il montre sa page Facebook et la liste de ses “amis”. Bientôt, la nostalgie le rattrape. « J’en ai marre, je n’ai plus d’espoir de rien. Je n’ai nulle part où aller », lance-t-il.

Michel Morzière tente de le rassurer. Ce responsable associatif, cofondateur de l’association Revivre, l’une des seules à venir en aide aux réfugiés syriens en Île-de-France, propose de démêler ses problèmes les uns après les autres. Il a l’habitude de ces situations complexes faites d’allers-retours et d’hésitations. « Ces parcours ne se laissent pas saisir facilement. Il faut du temps pour les appréhender », indique-t-il, reprochant aux pouvoirs publics de le laisser gérer seul ce premier accueil. La France n’est pourtant pas submergée par les demandes d’asile de Syriens, qui rejoignent en priorité l’Allemagne et la Suède où ils ont de la famille et où les places d’hébergement sont immédiatement accessibles. Depuis le début du conflit, la France n’a accueilli qu’environ 6 000 de ces ressortissants, sur 4 millions de réfugiés dans le monde, principalement dans les pays voisins.« Beaucoup des Syriens passés par Saint-Ouen ont des origines nomades, poursuit-il. Ce sont des artisans, des commerçants, qui ne cherchent pas forcément à se fixer. Ils ont des contacts dans plusieurs pays d’Europe et du Maghreb. Ils évitent de parler de politique et se méfient des procédures administratives. » Parmi ceux qu’il a rencontrés, certains refusent de laisser leur passeport à l’État français en échange du statut de réfugiés, car ils redoutent de ne jamais le récupérer et de ne plus revoir leur famille.

« Les pouvoirs publics espèrent que le campement va se disloquer de lui-même »

À 20 ans, Ramadan, venu accompagné de sa femme, de sa mère et de ses trois sœurs, via la Turquie, la Grèce et l’Italie, ne voit pas non plus le bout du tunnel. Pour une autre raison : il a perdu son passeport. Lors de la traversée de la Méditerranée, ses affaires sont passées par-dessus bord. « À Paris, je suis allé à l’ambassade, indique-t-il, mais la porte était fermée. Je veux demander l’asile, mais je ne peux pas ! » Peut-il faire sans ? Ne pas avoir de passeport complique fortement les démarches, surtout en l’absence de contacts entre la France et l’état civil syrien. Il est anxieux, il ne sait plus quoi faire. Mais, à la différence de Mustafa, il a trouvé un logement. Une chambre, plus exactement, louée 400 euros partagés entre huit personnes. Le campement, il y passe fréquemment pour trouver du réconfort auprès de ses compatriotes, qui, comme lui, ont entendu parler de Saint-Ouen comme d’un point de rendez-vous sur la route de l’exil.

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Plusieurs familles vivent dans une extrême précarité avec des enfants en bas âge. (CF)

Ali, 27 ans, est tout aussi bloqué. Les traits tirés, il tient son récépissé de demandeur d’asile entre les mains. Tout est en ordre : il s’est rendu aux convocations, comme prévu. Mais l’hébergement auquel il est censé avoir droit ne lui a pas été attribué. « Ils m’ont dit qu’ils me rappelleraient. Cela fait trois mois que ça dure. Et toujours pas de nouvelles », s’impatiente-il. En attendant, il dort avec sa femme et ses enfants dans une voiture garée à proximité. « C’est inadmissible, le système d’asile dysfonctionne tellement que les gens abandonnent. À croire que l’État le fait exprès », tonne Michel Morzière, qui propose à son interlocuteur de l’accompagner à la Coordination de l’accueil des familles demandeurs d’asile (Cafda) dans le XXe arrondissement de Paris, dans l’espoir d’accélérer la procédure. Ali acquiesce, remercie, mais n’a pas l’air d’y croire, comme s’il s’était promis de ne plus rien attendre de personne.

Isolés dans ce recoin de Paris, les Syriens de la porte de Saint-Ouen risquent de traverser l’été sans soutien. À deux reprises, des conducteurs baissent leur vitre et les insultent. Personne sur le campement ne s’en offusque. Des voisins, disent-ils, leur apportent de l’eau, du pain et des vêtements. Mais aucun réseau de solidarité ne s’est constitué comme dans le XVIIIearrondissement, autour de La Chapelle, Pajol et Éole, où se retrouvent les Érythréens et Soudanais en transit. Des policiers passent dans l’allée. Sans s’arrêter. Ils ont reçu des consignes, ils ne font que compter. « Les pouvoirs publics en font le moins possible. Ils espèrent que le campement va se disloquer de lui-même, observe Michel Morzière. Ils espèrent que les gens vont s’éparpiller, disparaître dans la nature. » À la mairie de Paris, on assure être averti de la présence de familles à la rue. Des propositions de « prises en charge » ont été faites, indique-t-on, ce que les intéressés démentent. « Ces personnes sont mobiles, elles vont et viennent. Nous connaissons mal leurs intentions », ajoute-t-on.

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Michel Morzière, de l’association Revivre, se retrouve seul à gérer le premier accueil de ces Syriens en France. (CF)

Les autorités ont pourtant l’expérience de la situation. En avril 2014, environ 200 Syriens au profil similaire avaient déjà trouvé refuge à quelques centaines de mètres de là. Face à l’urgence humanitaire, l’État et l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) avaient proposé une réponse sur-mesure en organisant une sorte de “guichet unique” : au lieu d’attendre des semaines les rendez-vous successifs, tout était organisé sur une journée. En même temps que leur récépissé, la moitié des personnes présentes sur le campement avait obtenu une place dans un centre d’hébergement. Certaines à Roanne dans la Loire, d’autres à Chambéry en Savoie, d’autres ailleurs encore. Les tentes avaient disparu. En juillet 2014, un nouveau campement s’était formé. Que des Syriens, 150 personnes. « Ni l’État ni la ville n’étaient intervenus de peur de l’appel d’air », regrette Michel Morzière. Au bout de quelques semaines, en l’absence d’aide, les familles étaient parties d’elles-mêmes, sans demander leur reste. Ni leurs droits.

27 JUILLET 2015

Source : http://www.mediapart.fr/article/offert/42d8971a9a9cc152343d814e5d643db0

« Revivre » vous remercie d’avance de votre précieux soutien

 

 » Solidarité avec les réfugiés syriens qui arrivent en France  »

Chers amis

Les appels à votre soutien sont exceptionnels, si nous le faisons aujourd’hui c’est après avoir pris la pleine mesure des engagements que nous allons devoir assumer dans les semaines et mois qui viennent compte tenu de la situation  en Syrie.

En effet, si les médias concentrent leurs interventions sur les squats de Calais ou du métro Chapelle, nous recevons à notre permanence de la Mairie du 20° arrondissement de Paris un nombre toujours plus  élevé de réfugiés syriens.

La plupart après un long et dangereux périple se trouvent dans des conditions de grand dénuement et de détresse.

Parallèlement  à notre mission d’accompagnement dans leurs démarches administratives nous  sommes amenés à leur assurer un minimum d’aide matérielle, carte téléphonique, billets de métro, frais de traduction de documents d’identité, petit pécule dans l’attente de l’allocation temporaire d’attente ATA qui intervient après 2 ou 3 mois.

Cette aide se monte en moyenne à 50€ par mois pour chaque réfugié.

Revivre, a par ailleurs mis en place avec le G.A.S  (Groupe Accueil et Solidarité) pour les réfugiés syriens statutaires, un processus de location de logements ; Revivre avec des associations partenaires complète la part payée par le réfugié et le montant de son APL par un versement en moyenne 150€/mois et par réfugié.

A ce jour, 4 locations sont déjà opérationnelles pour  3 couples et 4 hommes isolés

Nous vous remercions par avance de votre soutien.

Dons en ligne:

http://hopeclic.org/revivre-association-loi-1901/

 

Ou

Par chèque  à l’ordre de «  l’Association REVIVRE »

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A adresser : Association Revivre – Maison du Citoyen et de la Vie Associative

16, rue du Révèrent Père Lucien Aubry

94120 Fontenay – sous – Bois

Autorisée à recevoir des dons DGI/ Réf 1345/2005 : Un reçu fiscal vous sera envoyé

Solidarité avec les réfugiés syriens qui arrivent en France

Album: Le pique-nique de Revivre, du 14 juin 2015

Le pique-nique de Revivre, du 14 juin 2015 au Bois de Vincennes, a rassemblé une trentaine de personnes de tous âges.  Dans une ambiance détendue et bon enfant,  le  partage souhaité s’est installé  spontanément et la mayonnaise a pris entre les français et les syriens,  dont des réfugiés,  sans que les efforts soient nécessaires.

 

 

L’Association « Revivre » dans Le Monde : L’odyssée d’une famille syrienne en quête d’asile

Une famille syrienne en quête d'asile

En mai 2012, Ahmed ferme une dernière fois la porte de sa maison de la banlieue de Damas. La veille, un conseil de famille en a décidé ainsi. « Mon épouse, Abir, et moi savions qu’il fallait partir. Mais nous voulions l’accord de nos filles qui avaient alors 5 et 10 ans. Nous les avons réunies pour leur expliquer que le voyage serait épuisant et dangereux… Qu’on mourrait peut-être avant de trouver une autre maison ; mais qu’on ne survivrait pas si on restait là ». En prononçant ces mots, le regard d’Ahmed se dérobe ; comme s’il se repassait le film de cette soirée. Abir, elle, laisse couler des larmes silencieuses que regarde Omar, le petit dernier.

Trois ans plus tard, l’odyssée de cette famille (dont l’anonymat a été préservé par peur des représailles sur ceux qui sont restés à Damas, touche à sa fin). Depuis le 2 janvier, Abir, Ahmed et leurs trois enfants sont en France, le but de leur voyage. Un couple de jeunes retraités de Steinbach (un village du Haut-Rhin) leur a offert l’hospitalité. Lin (13 ans), Lara (8 ans) et Omar (5 ans), ont retrouvé des soucis d’enfants, oublié un peu les cadavres et le bruit des bombes. Tout va mieux, même si Omar ne dort toujours pas sans lumière et ne veut plus entendre parler de bateau.

Ahmed et sa famille ont accosté le 30 décembre 2014 dans le port de Gallipoli, dans le sud de l’Italie. La veille, le capitaine du Sky Blue M, le « cargo poubelle » à bord duquel ils sont venus de Turquie, avait bloqué les moteurs en direction des côtes. « Apercevoir les policiers [garde-côtes] a été un immense soulagement », soupire Abir en repensant à ce voyage apocalyptique. « À peine quitté les côtes, la tempête s’est levée. Au début on a essayé de convaincre les enfants qu’il était normal qu’on soit entassés à 700 dans les cales ; normal que la coque prenne l’eau et que le bateau bouge énormément… Alors que nous-mêmes pensions à chaque instant chavirer et couler… On ne mangeait pas pour ne pas vomir. On n’a pas dormi et on n’a plus eu d’eau à boire les deux derniers jours ».

« On ne s’était pas lavés depuis la Turquie »

À l’arrivée à Gallipoli, Ahmed savait que sa famille venait d’échapper deux fois à la mort. D’abord en Syrie où 200 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit, et puis dans ce bateau poubelle qui aurait dû depuis longtemps être au rebut. Pourtant, à l’angoisse du naufrage s’est vite substitué la hantise qu’on relève leurs empreintes digitales. Ce qui les aurait contraints à déposer leur demande d’asile en Italie, alors qu’ils souhaitaient gagner la France.

Pour limiter les risques, la famille s’est enfuie, le 1er janvier, du camp de toiles de tente où elle avait été transférée quelques heures après l’accostage. Enfants et parents ont franchi dès le réveil et en silence les 3 mètres du grillage d’enceinte pour prendre la route du Nord. « Je ne savais pas où on était. Tout le monde dormait dans cette ville où des chiens aboyaient sur notre passage. Il a fallu marcher des heures avant de rencontrer un homme qui nous a indiqué la gare. Là, on a pris un bus pour Milan, voyagé douze heures avec comme seul rêve de prendre une douche… On ne s’était pas lavés depuis la Turquie », confie Ahmed. Après, il y a eu le trajet pour Vintimille, puis le train pour Nice et enfin les 550 derniers euros dépensés pour prendre le TGV en direction de Paris. « Un jour je reverrai Nice, répète Ahmed. C’est la première ville où j’ai pu dormir d’un sommeil profond après ces années de galère. » Enfin, ils étaient en France. Symboliquement sauvés.

Aujourd’hui, Ahmed et Abir rêvent d’intégrer la communauté des 40 000 Syriens de France. La plupart sont là depuis longtemps. Les réfugiés du conflit actuel ne gonflent les rangs qu’au compte-gouttes. Depuis 2011, quelque 4 500 Syriens ont été accueillis sur le territoire français au titre de l’asile, quand 4 millions sont réfugiés hors de leur pays et 7,6 millions déplacés à l’intérieur. En 2014, quand l’Allemagne accueillait 10 000 réfugiés repérés par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) comme particulièrement fragiles, la France, elle, en prenait 500. Au faible nombre d’arrivées s’ajoute un accueil laissé au bon vouloir des associations et des bénévoles. « En dépit des discours politiques rappelant que les Syriens sont nos amis, la France ne fait rien pour les accueillir », s’agace Etienne Marest qui dirige l’association Revivre, qui s’occupe d’eux« Quand il s’agit d’héberger les naufragés de la route bloqués en partant aux sports d’hiver, on sait faire. On pourrait quand même créer des structures pour ces naufragés politiques »,  ajoute Michel Morzière, président d’honneur.  D’autant que pour beaucoup de Syriens, le déclassement est dur.

Déclassement

Abir et Ahmed étaient promis à une autre vie ; celle de la classe moyenne. Travailleur et habile négociateur, Ahmed avait rapidement fait fructifier son commerce. En 2010, les revenus de sa très occidentale boutique de vêtements, lui ont permis de s’offrir une maison en périphérie de Damas quelques années à peine après son mariage. « À Ein Tarma », prononce Abir dans un souffle. Ein Tarma, « c’était une banlieue chic. Un coin idéal pour élever ses enfants ». C’était… car très vite la répression aux manifestations anti Bachar el Assad l’a transformé en un quartier martyr. « On était bombardé sans cesse, coupé du reste de la ville et sans électricité. Comme j’étais le seul à avoir une voiture, j’ai beaucoup transporté de blessés et de médicaments vers l’hôpital de campagne. Plusieurs fois j’ai failli me faire prendre. En mai 2012, on a décidé de fuir plutôt que de mourir là tous les cinq », rappelle Omar.

Liban, Égypte, Turquie… la famille essaie d’abord le pourtour Méditerranée, où vivent 95 % des 4 millions de réfugiés syriens. « À Beyrouth les appartements les moins chers étaient dans un quartier contrôlé par le Hezbollah… On nous a vite fait sentir que ce n’était pas notre place à nous sunnites. Je suis allé à l’ambassade de France demander des visas, mais je n’ai même pas réussi à avoir une convocation officielle », rapporte le Syrien, conscient depuis cette date que pour venir en France, il lui faudra mettre sa famille entre les mains de passeurs. Il repousse l’échéance.

Nous sommes toute fin 2012. « On est rentré à Damas. Comme on n’y avait plus rien et plus de travail, on a décidé de tenter Alexandrie. Malheureusement, avec l’arrivée de Sissi au pouvoir en Égypte, on est vite devenu indésirables au point que des enfants ont coupé les cheveux de Lara… », se souvient la mère. Après cet échec, il ne restait plus qu’Istanbul dans la liste des possibles. « J’y ai retrouvé des fournisseurs de textile. L’un d’eux nous a aidés. Mais je ne travaillais pas suffisamment pour vivre. Au bout de 7 mois, on est une nouvelle fois revenus à Damas chez le frère d’Abir. Jusqu’à ce que je sois réquisitionné pour repartir à l’armée en dépit de mes 37 ans, que la police commence à me chercher ». Plus qu’une évidence, la France devient une urgence.

Reste à financer la traversée. « Depuis 2012, on vivait sur les 17 000 dollars d’économie que nous avions. Mais on avait presque tout épuisé et il a fallu emprunter aux proches les 15 000 pour payer la traversée », confie Ahmed, qui sait que dès qu’il retravaillera, l’argent ira au remboursement.

Désormais, la famille dispose enfin d’un récépissé de la préfecture de Colmar autorisant un mois de séjour en France. Le temps de déposer une demande d’asile. Dans la foulée, ils espèrent être logés car leur retour en région parisienne, même aidé par la communauté, reste très précaire. Et puis, les enfants attendent avec impatience une entrée à l’école. Pour revivre cette vraie vie d’enfant dont ils ont eu un avant-goût, quelques semaines à Steinbach.

Source : Le Monde 28 février 2015 – Par Maryline Baumard

Fête de la Madelon 2014

INVITATION

Les samedi 24 mai et dimanche 25 mai 2014 de  10h à 18h.

A l’occasion des traditionnelles  « Fêtes de la Madelon  » à Fontenay sous Bois,

nous vous attendons sur le  stand de l’association Revivre pour échanger, débattre et goûter aux saveurs syriennes.

Un moment fort le samedi 24 à 17h :

Débat : Les djihadistes en Syrie : pain bénit pour Bachar ?

Participation de Ziad Majed, politologue spécialiste du Moyen orient et auteur de « Syrie la révolution orpheline »

 Adresse :
Village de la Solidarité – Parc haut de l’Hôtel de Ville de Fontenay sous Bois
Détails pour les transports en commun :
Pour se rendre en transport en commun le plus pratique est de prendre :
1/ RER Ligne A, Direction : Boissy St. Léger – Station : Fontenay-sous-Bois.
Le stand Revivre se trouve sur la partie haute du Parc de l’Hôtel de Ville
Plan du Stand de Revivre - Fête de la Madelon
Plan du Stand de Revivre – Fête de la Madelon

 

Merci de votre don !

Le don de l’Association Revivre de 5300 euros à la ville de Deir Ezzor en Syrie a permis d’approvisionner gratuitement en pain les réfugiés de la région. Ces réfugiés vivent dans des écoles, des maisons abandonnées, sous les ponts, dans la nature…La somme va aider à faire fonctionner un four qui permet d’assurer le pain à environ 600 familles par jour pendant 2 mois. Elle a essentiellement destinée à payer la main d’œuvre (deux boulangers), le fioul, le transport, et d’autres détails nécessaires. La farine est fournie par des donateurs et le reste de la main d’œuvre est surtout composé de bénévoles.Comme nous le savons tous les besoins de la population sont malheureusement de plus en plus importants et de nécessité vitale : continuons notre mobilisation.

bénévol à visage couvert

Campagne : Du lait pour les enfants syriens !

Le Cercle Syrie Moderne & l’Association Revivre lancent la campagne Du lait aux enfants Syriens pour tenter de répondre à l’une des principales pénuries touchant actuellement les enfants en Syrie. Le 6 mars 2013, les Nations unies ont annoncé que le cap du million de réfugiés syriens ayant fui leur pays avait été atteint. Ce chiffre ne comprenant que les réfugiés dûment enregistrés, leur nombre réel est sans doute bien supérieur. Au moins 2,5 millions de Syriens ont également été déplacés à l’intérieur du pays. Le Haut Commissaire aux réfugiés Antonio Guterres a déclaré que « la Syrie est entrée dans la spirale d’une catastrophe absolue ».Malgré les millions dégagés par les ONG, celles-ci se plaignent régulièrement des difficultés à acheminer l’aide d’urgence, dont peu parvient au final à la population. Car pour intervenir, ces organismes ont besoin de l’autorisation de Damas, excluant de facto la majorité de la population des zones rebelles de leur assistance. Quant aux pays voisins, ils « ne sont pas prêts » à accorder aux ONG engagées dans des opérations transfrontalières « les facilités logistiques et administratives associées à une reconnaissance officielle » (cf. MSF)Le seul moyen d’aider et de parer au plus urgent reste donc celui que nous avons choisi : s’appuyer sur les activistes et les petits réseaux d’aide locales, qui s’organisent avec peu de moyens pour acheminer directement cette aide. C’est avec eux que nous avions lancé notre campagne contre le froid, à laquelle vous aviez été nombreux à répondre, et c’est à nouveau avec eux que nous lançons cette nouvelle campane « Lait pour enfants ».Merci par avance de votre soutien.