Justine Augier, vient d’être couronnée du Prix Renaudot 2017, dans la catégorie Essais, pour son livre « De l’ardeur » paru cette année en septembre aux Éditions Actes Sud.
« De l’ardeur » reconstitue le portrait de Razan Zaitouneh, avocate syrienne, militante des droits de l’homme, figure de la dissidence syrienne. Elle a créé le centre « VDC » – Violations Documentation Center in Syria – qui archivait les crimes commis par le régime, et sans épargner ceux des groupes intégristes, elle recueillait les témoignages des détenus survécus à la torture dans les prisons et les centres de détention. Le 10 décembre 2013, elle a été enlevée avec trois de ses compagnons de lutte , dont son mari, par des individus masqués. Depuis lors, aucune nouvelle sur leur sort.
Denier paragraphe d’un ancien article de Razan Zaitouneh , écrit à Ghouta, dans les faubourgs de Damas et traduit de l’arabe par Rania Samara :
« La route est encore longue, elle est semée d’obstacles et de mines. Au bout, elle est encore bloquée et, par-delà, c’est l’inconnu. Plus tard, après le siège, après la révolution, après la guerre, il y aura toujours ce rêve unique qui nous unit. C’est comme si, munis de pioches, nous formons une longue chaîne humaine qui avance lentement, qui avance sûrement, vers la fin de la route. Béni soit celui qui y parviendra ! »
Vidéo: Justine Augier – De l’ardeur : histoire de Razan Zaitouneh, avocate syrienne