Newsletter n°17

Et la boucle …sera bouclée ?

De puissants médias français répandent en continu le fiel de la peur de l’étranger ; tous les arguments infondés sont bons : « les étrangers coûtent cher à la France », « ce sont tous des délinquants en puissance », « ils font le grand remplacement », etc. Et nul doute que quelques dictatures étrangères – fortes en manipulation – s’immiscent pour saper un peu plus notre démocratie qu’ils haïssent.

Une majorité croissante de Français finissant par y croire, des politiques ont voté une nouvelle loi sur l’immigration dans laquelle chaque catégorie d’étranger – sans exception – voit augmenter la précarité de sa situation en France.

Alors que le moindre collégien français aura coûté en frais scolaires (depuis la maternelle) environ 75 000 € et un bachelier 100 000 € (sans parler des frais médicaux), l’étranger – pour lequel la France n’a rien dépensé pour son enseignement – devra donc attendre des mois pour bénéficier des aides sociales auxquelles n’importe quel citoyen français a droit dans les mêmes conditions !

Tous les rapports sérieux sur l’immigration démontrent qu’aucune vague migratoire ne submerge la France[1] !

Quelle duplicité de la part de députés et de sénateurs qui, hier, rendaient hommage aux travailleurs de seconde ligne du COVID (dont beaucoup d’origine étrangère), … et continuent de fréquenter des restaurants (dont les cuisines ne tournent que grâce à des travailleurs étrangers), des hôpitaux (qui sans cette manne seraient complètement en panne). Combien de chantiers de construction ne pourraient sortir à temps dans leurs circonscriptions sans la main-d’œuvre étrangère ? N’ont-ils jamais pris le RER ou le métro tôt le matin ?

Cette nouvelle loi introduit dans le droit français les prémices du projet politique de la préférence nationale des extrêmes droites ; des mesures encore bien fades et tièdes selon leurs dires…

Qu’adviendra-t-il alors du renouvellement des cartes de séjour des Syriens si, en 2027, le nouveau locataire du Palais de l’Elysée est la courtisane du maître du Kremlin et de son grand ami le boucher de Damas ? La Syrie sera-t-elle alors considérée par cette administration comme un « pays sûr » ? Combien de préfets, dont le pouvoir discrétionnaire en matière de régularisation conforté par cette loi, seront déjà aux ordres de la préférence nationale ? Combien de réfugiés statutaires qui ont connu dans leurs chairs les affres des interrogatoires, de la torture, des terribles prisons syriennes – et échappé aux exécutions – seront raccompagnés par des fonctionnaires français vers leurs bourreaux syriens, autrefois formés par Alois Brunner[2] l’ancien chef nazi du camp d’internement de Drancy, aidé dans ses basses besognes par les amis du cofondateur du parti de cette potentielle prochaine locataire ?

Frédéric ANQUETIL Administrateur de Revivre

[1] France – Principaux développements en matière de migration et de protection internationale – Août 2023 – Eurostat https://www.immigration.interieur.gouv.fr/Info-ressources/Etudes-et- statistiques/Chiffres-cles-sejour-visas-eloignements-asile-acces-a-la- nationalite/Les-chiffres-2022-publication-annuelle-parue-le-22-juin-2023

[2] Hafez el-Assad fût le protecteur d’Alois Brunner, ex-bras droit d’Adolf Eichmann. https://www.francetvinfo.fr/monde/syrie/syrie-comment-le-nazi-alois-brunner-a- forme-le-premier-cercle-du-clan-assad_3058415.html

Riyad Al-Turk, grande figure de la révolution syrienne, est décédé le 1er janvier 2024 à Paris 

Riyad Al-Turk est né à Homs en 1930 dans une famille modeste. Il est d’abord instituteur, puis après des études à la faculté de droit à Damas, il devient avocat en 1957.

Début de l’année 1959, il défie l’appareil policier au cours d’une allocution lors des funérailles de Said Droubi, mort sous la torture. Quelques mois plus tard, il est emprisonné pendant 2 ans et torturé sauvagement.

En 1973, lors de son 4ème Congrès, Riad Al Turk devient le premier secrétaire du Parti Communiste Bureau Politique, organisation rejetée par le mouvement communiste international.

Riad Al Turk est arrêté le 28 octobre 1980, sans inculpation ni jugement. Il sera emprisonné, torturé, dans une cellule individuelle en isolement total durant 18 ans jusqu’à sa libération en mai 1998 ; d’où son pseudonyme de Mandela syrien. 

Il est emprisonné à nouveau le 1er septembre 2001. Après un procès inéquitable, la Cour Suprême de Sûreté de l’Etat le condamne à deux ans et demi de détention.

Après sa libération en novembre 2002, il déclare : « Je remercie vivement tous ceux qui, à l’étranger comme en Syrie, m’ont soutenu, moi et les autres prisonniers politiques et je leur en suis extrêmement reconnaissant. Cela signifie que le thème des droits humains et de la dignité repose sur des valeurs humaines partagées par tous les peuples sur terre… ».

Le 16 octobre 2005, il est un des principaux acteurs de la « Déclaration de Damas » visant à instaurer la démocratie en Syrie.

A partir de mars 2011, il rentre dans la clandestinité, il approuve la témérité de la nouvelle génération. Il sera resté parmi les siens à Douma en Syrie jusqu’au bout de ses forces. 

En juillet 2018, il rejoint la France grâce à une chaine de solidarité permettant de l’exfiltrer de Syrie.

Nous avons rencontré Riyad Al Turk plusieurs fois en Syrie et à Paris lors de débats organisés par Revivre. Son combat pour la démocratie, la justice et la liberté était exemplaire. 

C’est un ami de Revivre qui vient de nous quitter.