Concernant la 2ème vague des réfugiés syriens de Saint-Ouen – Paris
Le 4 septembre 2014
Depuis la mi-juillet, des réfugiés syriens se regroupent chaque jour dans un espace circonscrit de la Porte de Saint-Ouen, sur le territoire du XVIIIe arrondissement de Paris. Or, depuis la mi-juillet, aucune initiative de la Préfecture de Paris ni de la Mairie de Paris n’a été prisedans le cadre du droit réglementant l’accueil des réfugiés sur notre territoire en particulier la protection des mineurs. Seules quelques rondes sont effectuées quotidiennement par les services de police.
Aujourd’hui 03 septembre, alors que l’on pouvait s’attendre à un « épuisement » de ces rassemblements, nous pouvons constater qu’il n’en est rien. Il y a deux jours encore, une quarantaine de réfugiés – familles et adultes isolés – se trouvaient présents. Subissant des conditions qui se dégradent chaque jour un peu plus. Les conditions sanitaires sont indignes, la saleté se répand gravement sur l’espace qui leur est dévolu. Les conditions de sécurité sont indigentes, en dépit des barrières de protection qui ne protègent rien. Elles ne sécurisent en tout cas pas les enfants qui vont régulièrement se glisser entre les voitures pour mendier. Les conditions psychologiques des personnes sont désastreuses : fuyant un pays en guerre, elles rencontrent l’indifférence et le sentiment d’abandon, des tensions naissent, des drames de la misère viennent s’ajouter à l’inhumanité à laquelle elles se sentent condamnées.
Un seul constat : aucune disposition n’a été prise ne serait-ce que pour disposer des toilettes portatives à leur intention.
Depuis le début, « Revivre » s’est efforcée d’être présente. Nous avons procédé régulièrement à l’information des réfugiés sur place afin de leur expliquer les procédures de demande d’asile qu’ils peuvent engager. Nous les avons dirigés vers la Permanence que notre association assure à la Mairie du XXe arrondissement. Mais nous voyons bien que ces démarches de bonne volonté trouvent leur limite. Ces personnes ont affaire à des impératifs d’urgence : manger, avoir un toit pour eux et pour leurs enfants, bénéficier d’un peu de commisération, redevenir des citoyens ordinaires. Penser qu’ils devront attendre deux mois pour déposer un document de demande d’asile à la Préfecture, puis attendre encore trois semaines avant d’espérer pourvoir continuer à poursuivre ce parcours d’obstacles… leur paraît tout bonnement incompréhensible.
Seule une solution volontariste nous paraîtra à la hauteur de la situation. Le 31 juillet, Michel Morzière, Président d’honneur de « Revivre » attirait votre attention : « Il est nécessaire de mettre en place le regroupement et l’accueil de ces familles dans un ou deux hébergements d’urgence ». Nous jugeons aujourd’hui que cette solution ne doit plus attendre.
Etienne Marest
Secrétaire général