Par : Thierry Brigaud, président de Médecins du Monde, Henry Laurens, professeur au Collège de France, titulaire de la Chaire d’Histoire Contemporaine du Monde Arabe, Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France
Libération du 27 juin 2014
Avec la crise syrienne, le droit international est durablement bafoué. Les populations civiles ne sont pas protégées, pire encore, elles sont systématiquement prises pour cible. Après trois ans, cette guerre civile affiche un bilan effarant : 170 000 morts, près de 3 millions de réfugiés, 6 millions de déplacés internes [i]. Dès janvier 2013, le Programme Alimentaire Mondial et les acteurs de terrain constatent que l’aide humanitaire arrive essentiellement dans les zones contrôlées par l’Etat. L’ensemble des organismes internationaux continuent de respecter assez scrupuleusement les accords qui les lient à l’Etat syrien. Un certain nombre de gouvernements occidentaux continuent de refuser de financer des activités dites de cross- border (transfrontalières), là encore en prétextant le respect de la souveraineté syrienne
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Photo : La fuite de la population syrienne le 22 juin 2014, à la frontière Syro-jordanienne
Source : @AoifeUNHCR