Rassemblement pour les enfants syriens le 16 janvier

4 heures pour 4 millions d’enfants syriens privés d’école

Rassemblement à Paris, samedi 16 Janvier 2016 

de 15 h à 19 h

Devant la Fontaine des Innocents – Place Joachim du Bellay – Métro les Halles – Paris

PH NON À UNE GÉNÉRATION PERDUE D’ENFANTS SYRIENS

« NON À UNE GÉNÉRATION PERDUE D’ENFANTS SYRIENS »

Le calvaire que vit le peuple syrien va, dans quelques semaines, entrer dans sa sixième année, avec chaque jour son cortège de souffrances.

Persécutés par le régime de Bachar Al-Assad et depuis deux ans par Daech, les Syriens avec plus de 250 000 victimes, dont des dizaines de milliers de morts sous la torture dans les prisons du régime, des dizaines de milliers de disparus, payent un très lourd tribut à leur exigence du droit à la liberté et à la démocratie.

Dans ce pays en proie à la guerre, qui a déplacé 7 millions de personnes à l’intérieur du pays et contraint plus de 4 millions à se réfugier à l’étranger sur un total de 23 millions d’habitants, les plus affectés de tous sont les enfants.

4 millions d’enfants sont sortis du système scolaire, dont près d’un million dans les camps de réfugiés à l’étranger.

Cette situation va laisser pour toute une génération de profondes cicatrices. En Syrie, les écoles qui devraient être des lieux sûrs sont devenues des espaces de tous les dangers, elles sont soumises à des attaques aériennes et à des tirs de roquette. Pour l’année 2014, au moins 60 écoles ont été la cible d’attaques (UNICEF).

Alors que 18% des écoles sont entièrement détruites, d’autres sont utilisées à des fins militaires et sont de fait interdites aux enfants.

Dans les camps de réfugiés, l’infrastructure scolaire est totalement insuffisante, avec pour conséquence le recours au travail des enfants. On estime qu’un enfant réfugié syrien sur 10 travaille. En Jordanie, près d’une famille de réfugiés sur deux avoue être dépendante des revenus de ses enfants.

L’avenir de millions d’enfants syriens est en jeu. Rappelons que le droit à l’éducation est établi en vertu de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Il faut en finir avec la dévastation des infrastructures scolaires en Syrie. Elles doivent être déclarées « zone de paix » et protégées comme telles.

La communauté internationale et les organisations donatrices doivent s’impliquer fortement dans l’éducation des enfants syriens.

Nous disons « OUI » à l’avenir d’une Syrie libre et démocratique en nous mobilisant pour la protection et la scolarisation des enfants syriens.

Nous disons « NON » à une génération perdue d’enfants syriens .

Appellent au rassemblement : Collectif pour une Syrie Libre et Démocratique – Comité de Coordination de Paris de soutien à la Révolution syrienne – Conseil National Kurde syrien – Déclaration de Damas – Souria Houria – Ila Souria – Union syndicale Solidaires – Appel Solidarité Syrie – Mémorial 98 – EE les Verts – Cham’s – PS – MRAP – ATTAC – Syrie MDL – Revivre – La Vague Blanche – ACAT – LDH – Mouvement du 15 mars – CEDETIM/IPAM – REMDH – MEDINA – Solidarité Laïque – UNEF-FSU – La Fondation Copernic – Ensemble – Ligue de l’ Enseignement – NPA – CCFD-Terre Solidaire – Appel d’Avignon – REF – SNESUP- FSU- Collectif des amis d’Alep – La Voix de l’ Enfant. FIDH-

 

Entretien avec le Président d’Honneur de Revivre

Michel Morzière, une passerelle pour les réfugiés syriens

Ingénieur de métier, Michel Morzière se consacre depuis plus de dix ans, via son association « Revivre », à l’aide aux anciens prisonniers d’opinion en Syrie et plus récemment à l’accueil des réfugiés syriens. Ancien membre du conseil d’administration du Centre Primo Levi, il continue à travailler de pair avec l’association et imagine des missions communes de formation « quand la Syrie aura retrouvé la paix »…

Michel-Morzière

Comment en êtes-vous venu à vous engager en faveur des anciens prisonniers politiques syriens ?

J’ai toujours été un militant des droits deComment en êtes-vous venu à vous engager en faveur des anciens prisonniers politiques syriens ? l’homme. J’ai été pendant longtemps engagé dans un groupe d’Amnesty International, puis j’ai rejoint le siège à ma retraite. Mon épouse faisait partie de la coordination Syrie-Liban et moi de celle qu’on appelle « Israël – Territoires occupés – Autorité palestinienne ». Il se trouve que nous avons reçu chez nous pendant quelques jours un couple de réfugiés syriens qui était très connu de la diaspora syrienne. C’est après cette rencontre et toutes celles qui ont suivi qu’est née l’idée de monter une association pour venir en aide aux anciens prisonniers politiques syriens et à leur famille.

C’est donc à ce moment-là que vous avez créé l’association « Revivre » ?

Tout à fait. C’était en 2004. L’association est en fait née de l’émanation de Syriens opposés au régime d’Hafez al-Assad réfugiés en France et de militants d’Amnesty International dont nous faisions partie.

Nous avons commencé à aider d’anciens prisonniers d’opinion restés en Syrie, si possible en allant là-bas, que ce soit dans les démarches de visa auprès de l’Ambassade, dans l’achat de billets d’avion ou encore le financement de radiographies (à défaut de pouvoir financer des traitements médicaux complets).

Et depuis le début de la guerre en Syrie, comment faites-vous pour continuer à les aider ?

Evidemment, à partir de la révolution syrienne en 2011, il n’était plus question d’aller sur place. Nous nous sommes donc concentrés sur l’accueil de ceux qui arrivaient jusqu’ici, qui en général se retrouvent sans repères, sans toit ni connaissance de la langue. Autant la plupart des réfugiés originaires d’Afrique parlent le français et connaissent les réseaux en France, autant les Syriens sont perdus ici, donc il était nécessaire d’organiser leur accueil.

Grâce à un financement d’Euromed, nous avons pu mettre en place une permanence à la mairie du 20ème arrondissement de Paris ainsi qu’un ensemble de réseaux, principalement en Île-de-France mais aussi dans quelques autres régions : un premier réseau de familles qui sont prêtes à les accueillir dans l’urgence, quelques jours, et un deuxième réseau plus large pour prendre le relais. Composée de deux salariées et d’un ensemble de bénévoles, la permanence offre une aide à la fois sociale (hébergement, accès aux droits) et juridique (procédure d’asile).

D’autre part, nous avons mis en place un programme d’apprentissage du français en partenariat avec un organisme spécialisé, un programme d’accompagnement culturel (pics-nics, visites de musées…) et une enveloppe budgétaire pour les aides financières exceptionnelles.

Cela dit, nous avons réussi à maintenir aussi des projets scolaires sur place, en Syrie et en Turquie.

Quels sont vos liens avec le Centre Primo Levi ?

C’est à l’époque où j’étais encore à Amnesty International que je suis entré en contact avec le Centre Primo Levi. En tant que membre fondateur, Amnesty avait deux représentants au conseil d’administration du Centre et je m’étais proposé pour en faire partie. Depuis, nous sommes restés très proches. A une époque, nous avions le projet d’aller former ensemble des psychologues en Syrie mais nous nous sommes rendus à l’évidence que c’était irréalisable étant donné les circonstances.

En fait, le Centre Primo Levi est en quelque sorte le pendant psycho-médical de Revivre : nous orientons vers lui toutes les personnes dont nous ressentons un besoin d’être soignées, ce qui n’est pas toujours facile à faire émerger. Dernièrement, nous lui avons orienté un jeune de 23 ans qui est devenu aveugle il y a quelques mois, à la suite d’un largage de barils de plomb. Il a fui au Liban, mais comme ils n’avaient pas la possibilité de le soigner là-bas, il a voulu faire une demande de visa pour la France. Deux conditions lui ont été imposées : qu’il ait un rendez-vous aux Quinze-Vingt et qu’il paye 3000 euros ! Il a réussi à réunir les 3000 euros et arrivé en France avec un compatriote, il s’est retrouvé seul et sans aucune aide, avec seulement l’adresse de la permanence de Revivre en poche. Il a pu avoir rapidement le statut de réfugié et être hébergé chez des partenaires ; mais on vient de lui retirer l’allocation à laquelle il n’a plus droit en tant que réfugié statutaire, et à son âge il n’a pas encore droit au RSA. Pourtant il est de toute évidence encore incapable d’être autonome : il apprend seulement le braille…

Que pensez-vous du plan européen de relocalisation qui concerne en premier lieu les Syriens ?

Jusqu’à ce jour, quelques centaines de Syriens sont arrivés par ce biais en France. Malgré les quelques inconvénients de ce plan, notamment la répartition totalement arbitraire et donc les risques de séparations familiales, il s’agit de la « voie royale » pour les réfugiés : ils sont hébergés dans des centres à Paris qui se chargent de la procédure de dépôt de leur demande d’asile, puis ils sont envoyés dans un CADA, souvent en province. Ils obtiennent presque tous un statut de réfugié ou une protection subsidiaire, et ce dans des délais record. Mais ce plan n’est prévu que pour 30 000 personnes en ce qui concerne la France, or les besoins sont autrement plus importants : 800 000 sont arrivés en Europe depuis début 2015 et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés prévoit 600 000 nouvelles arrivées depuis la Turquie dans les quatre prochains mois. Selon Bruxelles, 3 millions de réfugiés syriens, irakiens et afghans arriveront d’ici fin 2017… Il y a donc nécessairement des « arrivées collatérales » qui continuent et qui continueront à avoir lieu. Et pour ceux-là, c’est beaucoup plus compliqué. Ce sont eux que nous retrouvons à notre permanence.

Comment imaginez-vous l’avenir de la Syrie et donc l’évolution de votre association ?

Je vois deux scénarios possibles. Ou bien ce conflit atroce se poursuit et des gens en situation de grande vulnérabilité continuent à arriver en France, auquel cas nous continuerons avec le Centre Primo Levi à leur servir de passerelle. Ou bien – ce qui n’est pas impossible car les grandes puissances commencent à prendre la mesure de la situation, ne serait-ce que par nécessité face à l’arrivée massive de réfugiés – on arrive à un accord de cessez-le-feu et de paix, auquel cas on organise ensemble une coordination sur place, en utilisant nos réseaux, pour soigner les traumatismes.

 

Source : http://www.primolevi.org/non-classe/michel-morziere-une-passerelle-pour-les-refugies-syriens.html

« Nous, enfants de Syrie » : une exposition solidaire

« Nous, enfants de Syrie » : une exposition solidaire

Exposition: « Nous enfants de Syrie »

Du 3 au 20 décembre 2015
Centre d’animation Reuilly
19, Rue Antoine-Julien Hénard, 75012 Paris, M° Montgallet (ligne 6)

 B Nous les enfants de Syrie Expo

Les enfants syriens ont leur mot à dire sur leur vécu. Fuyant les ravages de la guerre, réfugiés avec quelques membres de leurs familles dans un camp de fortune à Beyrouth, ils le disent avec ce qu’on leur offre : des couleurs, de la pâte à modeler, des fils de fer, des tissus… Des ateliers artistiques, conçus en fonction de leurs besoins spécifiques, les aident à dépasser leurs traumatismes et à appréhender leur nouvel environnement. Au-delà du simple témoignage sur leurs souffrances ou leurs aspirations, leurs créations rendent hommage au travail sur le terrain de personnes engagées dans le soutien, l’éducation et la transmission des valeurs d’entraide, de partage et de solidarité. L’exposition présente les dessins des enfants, leurs peintures murales collectives, leurs marionnettes en tissu, masques, objets recyclés, photographies, etc.
Partie intégrante de l’exposition, le film Nous enfants de Syrie retrace la vie dans le camp, avec les témoignages des enfants et des professeurs…
3 décembre : VERNISSAGE
18h30, le responsable du centre libanais Basmeh & Zeitooneh invité pour l’occasion présentera les œuvres exposées et parlera du travail réalisé avec les enfants réfugiés.
19h, projection film « NOUS, ENFANTS DE SYRIE » autour d’un pot amical et solidaire.
16 décembre : CONCERT
19h30, Cylsée nous entraînera sur les rives sud de la Méditerranée : chant, guitare, violon-alto, percussions.
Cette exposition est une opération solidaire, elle a pour but de soutenir le centre culturel de Besmeh & Zeitooneh à Beyrouth et les ateliers créatifs destinés à sortir les enfants de la misère du camp et de la violence de la rue. Le centre accueille 700 enfants annuellement.

Vous pouvez effectuez vos dons en toute sécurité sur la plateforme associative : Via HELLOASSO

Plus de détails sur l’expo : http://www.syriemdl.net/nous-enfants-de-syrie-une-exposition-solidaire/

Bazar de Noël à Paris en faveur des enfants syriens réfugiés

Bazar de Noël à Paris

 samedi 5 et dimanche 6 décembre 2015

Pour aider les écoliers en Syrie

de 11h à 20h

Avec : Concert du groupe Zeska le 5 Déc. à 20h30

Bazar de Noël

Organisé par : SouriaHouria سورية حرية

بازار نويل في باريس السبت 5 والأحد 6 ديسمبر/ كانون الأول / من الساعة 11 صباحاً  إلى الساعة الثامنة مساء

مع حفل موسيقي لفرقة زيسكا

لمساعدة الطلبة والمدارس في سوريا

على العنوان التالي

Adresse: GÉNÉRIQUES au 34 rue de Cîteaux, Paris 75102

Métro Faidherbe Chaligny, Ligne 8

Les enfants déscolarisés comptent parmi les victimes collatérales du drame syrien. Ils sont désormais des centaines de milliers à travers le pays à ne plus aller à l’école en raison des bombardements, de la destruction ou de l’occupation des établissements ou encore par manque d’enseignants ou de moyens.

Tous les fonds récoltés lors de ce bazar sont destinés aux enseignants et bénévoles qui organisent des classes informelles en Syrie et à l’achat de manuels et de matériel scolaire.

Pour ne pas laisser l’analphabétisme s’ajouter à la tragédie syrienne, Souria Houria organise deux journées de vente et d’animations au profit des enfants syriens déscolarisés.

Concert du groupe Zeska le 5 Déc. à 20h30

Vente de confiseries, d’artisanat oriental et d’objets de collection à tous les prix.

Buffet de spécialités syriennes

Animations, tombola, etc…

Venez nombreux pour profiter de l’occasion

Offrez cadeaux originaux en même temps qu’un geste de solidarité constructive.

Source: https://www.facebook.com/events/184503728559739/

Bac: Haytham, le jeune Syrien, espère un sujet de philo sur «la liberté»

 

Photo BERTRAND GUAY - AFP

Photo BERTRAND GUAY – AFP

«Le jour du bac, j’espère avoir un sujet sur la liberté»: le regard d’Haytham s’éclaire. Pour un lycéen matheux comme lui, la philosophie ne pèse pas lourd dans la note finale de l’examen. Mais pour un réfugié syrien, c’est une récompense.

«En Syrie, je devais réciter chaque jour par cœur des citations de Bachar, ou Hafez al-Assad, sans oublier d’ajouter +l’éternel+ devant chaque phrase», se souvient le jeune homme de 18 ans aux yeux profonds et rieurs.

Scolarisé à Paris depuis 2012, Haytham al-Aswad fait partie avec sa famille de la vague de réfugiés syriens fuyant la répression qui s’est abattue sur les opposants au régime, comme son père, enseignant de mathématiques.

«Ici, j’ai découvert la philosophie et j’ai vraiment compris ce qu’était la liberté»: comme en hommage au pays des Lumières qui leur a accordé l’asile politique, il ne se plaint jamais des multiples tracasseries rencontrées dans une France hantée par le Front national et la montée des crispations sur le problème des migrants.

En trois ans, Haytham, qui planchera à partir de mercredi sur les épreuves du baccalauréat, a dû mettre les bouchées doubles pour apprendre la langue et se mettre à niveau.

Il commence par une classe dite d’intégration «avec des Ukrainiens, des Indiens, des Coréens». Bien loin de sa ville natale de Deraa, où ont débuté les premières manifestations pro-démocratie en février 2011.

– «Nous n’avions plus peur» –

Ses talents en maths et physique le font remarquer de ses enseignants du lycée Balzac. Et en 2013, il entre en Première S.

Avec une moyenne de 19/20 en maths et 14 en philo, il vient de recevoir, avant même de passer le bac, son admission dans une prestigieuse classe préparatoire aux grandes écoles scientifiques. Son rêve: devenir chercheur ou «travailler dans l’espace».

Seul de sa famille avec son jeune frère à parler le français, il est chargé de débrouiller la plupart des problèmes du quotidien: Rendez-vous à la préfecture, abonnement EDF, auxquels s’ajoutent deux heures et demi de trajet quotidien entre son lycée et l’appartement familial en banlieue-sud.

Sur sa nouvelle vie, il s’enthousiasme de faits minuscules mais symboliques: «Ici, on élit le délégué de classe. En Syrie, il est choisi par le prof et il devient l’espion, celui qui dénonce». «Ici, on apprend à comprendre, là-bas il fallait juste apprendre par cœur».

De Deraa lui manquent sa maison, occupée par la police, son citronnier, et sa «vie d’avant». Ses amis surtout: Les vivants et les morts. Un de ses cousins a été tué dans un bombardement. «J’ai longtemps pensé que cette guerre allait finir, maintenant je n’ai plus d’espoir que cela se termine bientôt», se désole-t-il.

La première fois qu’Haytham a participé à une manifestation, le 18 mars 2011, les gens de Deraa protestaient contre la mort de deux garçons du même âge que lui, accusés par la police d’avoir écrit «Liberté, Bachar dégage, Syrie Libre» sur le mur d’une école.

«J’avais 15 ans, ma mère ne voulait pas que je manifeste, mais j’y allais quand même», dit-il. «A l’époque, nous pensions que notre pays allait se libérer, nous n’avions plus peur».

– «Manipulés par la propagande» –

Son père, recherché pour son militantisme, a dû fuir, d’abord en Jordanie. Puis en France. Sa mère a alors été inquiétée par la police. S’en est sortie en jurant qu’elle avait divorcé. «Ils ne pouvaient pas vérifier, les archives du palais de justice avaient brûlé», sourit Haytham. Puis la famille a rejoint le père.

Aujourd’hui, le jeune Syrien regarde ébahi les adolescents occidentaux s’engager en Syrie aux côtés du groupe Etat islamique.

«Ils sont manipulés par la propagande, c’est exactement ce que nous avons vécu en Syrie avec Bachar: on nous a répété qu’il fallait nous sacrifier, qu’on se développerait plus tard».

«C’est marrant, les dictateurs et les extrémistes (religieux, NDLR) utilisent tous la théorie du complot pour parvenir à leurs fins» relève Haytham, dont le nom en arabe signifie «petit aigle».

Même incrédulité face aux élèves qui ont contesté la minute de silence début janvier après les attentats de Paris visant Charlie Hebdo et un supermarché juif: «je connais des gens dans mon lycée qui disaient que tout cela était un mensonge», dit-il.

Haytham ne pratique pas l’islam, estime que «la religion c’est pour soi-même». Mais au lycée, il «discute avec tout le monde, surtout avec ceux qui sont avec les Frères musulmans».

«Selon le discours de Bachar qu’on nous servait en +éducation civique+, tout le monde était contre la Syrie, nous devions donc être des résistants pour défendre notre pays. Bizarrement j’entends le même discours chez certains groupes ici. Heureusement qu’ils ne sont pas au pouvoir!»

 

Source :

http://www.liberation.fr/societe/2015/06/15/bac-haytham-le-syrien-espere-un-sujet-de-philo-sur-la-liberte_1330018

En plein désert, des réfugiés syriens à l’abandon découverts par image satellite

Human Rights Watch publie des images satellite de réfugiés syriens bloqués en plein désert de Jordanie. L’ONG appelle le pays à accueillir ces migrants.

Des centaines de réfugiés syriens sont bloqués dans le désert de Jordanie, avec un « accès limité à la nourriture, à l’eau et aux soins médicaux » selon Human Rights Watch (HRW). L’ONG fonde ses révélations sur des images satellite datées des 20 et 21 avril 2015, sur lesquelles on aperçoit près de 175 tentes plantées en plein désert, à la frontière jordanienne.

 

2  réfugiés

Les points rouges sont autant de tentes installées en plein désert, à la frontière jordanienne (Human Rights Watch/capture d’écran)

 

HRW met directement en cause la politique d’accueil restrictive de ce pays voisin de la Syrie : « Les autorités jordaniennes ont fortement limité les mouvements frontaliers de migrants à l’Est du pays ». Et rappelle que ces points de passage officieux étaient encore ouverts aux candidats syriens à l’exil en mars.

Les témoignages de travailleurs humanitaires ont permis de corroborer ces clichés. Selon ces mêmes sources, près de 2.500 Syriens étaient bloqués en plein désert en avril. Un chiffre qui aurait chuté à 1.000 personnes en mai, après que les gardes-frontières jordaniens ont autorisé certains migrants à rejoindre le territoire.

La Jordanie affirme avoir dépassé sa capacité d’accueil

Human Rights Watch demande aux autorités jordaniennes d’autoriser les réfugiés du désert à s’avancer plus loin sur leur territoire. Un feu vert qui leur permettrait d’être enregistrés comme demandeurs d’asile auprès de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) locale. Pour Nadim Houry, directeur adjoint de HRW au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’aide déjà fournie doit être prolongée :

« La Jordanie a fait de grands efforts pour aider les réfugiés syriens. Mais ce n’est pas une excuse pour abandonner les nouveaux venus dans des zones frontalières éloignées pendant des semaines, sans protection ni aide. »

 

3 Réfugiés

Les images satellite publiées par Human Rights Watch permettent de localiser précisément les réfugiés bloqués en plein désert. (Human Rights Watch/capture d’écran)

 

Le gouvernement jordanien s’est défendu par l’intermédiaire de son porte-parole, Mohamed Moumani, mercredi 3 juin : « Aujourd’hui, 136 réfugiés syriens ont traversé la frontière jordanienne et ils ont été accueillis, enregistrés […] puis envoyés au camp de réfugiés. Nous avons déjà reçu 1,4 millions de réfugiés syriens, ce qui représente 20% de la population du royaume ».

Fin mars, le premier ministre Abdullah Ensour affirmait que le nombre de réfugiés syriens avait dépassé la capacité d’accueil de la Jordanie. SelonHuman Rights Watch, au mois de mai, 627.000 syriens étaient enregistrés auprès de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés.

En janvier, une ONG s’alarmait déjà du changement de politique d’accueil jordanienne, affirmant que les « preuves d’une expulsion de la Jordanie vers la Syrie s’accumulent ». Le groupe s’appuyait sur les témoignages de nombreux migrants recueillis à la frontière, amenés en Jordanie pour être inspectés dans un centre d’enregistrement mais finalement expulsés en Syrie au terme de la procédure.

Alexis Orsini

4 juin 2015

Source :

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150604.OBS0137/en-plein-desert-des-refugies-syriens-a-l-abandon-decouverts-par-image-satellite.html

Album photos : Revivre aux fêtes de la Madelon

Photos ©  Alaa Abdelwahab

30 mai 2015 , à Fontenay sous Bois

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Le stand de Revivre

2 Michel Morzière

Michel Morzière, Président d’Honneur de Revivre, avec les visiteurs

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Le public autour de la cuisine syrienne

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On fait la queue

6 débat Hala Kodmani Isabelle Hausser

Le débat avec Hala Kormani et Isabelle Hausser, animé par Michel Morzière

7 les deux livres

Signature des deux livres des intervenantes

8 Isabelle Hausser

Isabelle Hausser

9 Hala Kodmani.

Hala Kodmani

10 Sur Palmyre Mohamad Taha

L’état de lieu à Palmyre le 30 mai, avec Mohamad Taha, archéologue

et originaire de la ville historique

 

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Le stand après le débat et la signature

Témoignage de Mazen Hammada: barbarie et impunité!

Mazen Hammada, technicien dans l’industrie pétrolière, de Deir-Ezzor, s’est d’abord fait arrêter deux fois, en avril et ensuite en déc 2011, à Deir-Ezzor, parce qu’il participait aux manifestations pacifiques, les filmait et ensuite les mettait en ligne ou les envoyait aux médias. 
La troisième fois, il s’est fait arrêter au souk de Damas, en mars 2012. Il y avait rendez-vous avec une doctoresse de Darayya pour lui remettre du lait pour les enfants des déplacés. Il s’est fait arrêter avec ses deux neveux qui l’accompagnaient et avec la doctoresse. Sa détention a duré un an et sept mois. Il était détenu à l’aéroport militaire d’al-Mazzeh à Damas.

FSD a traduit et publié son témoignage, accordé à la chaine télévisée Al-Ghad Al-Arabi et publié sur Youtube le 22 avril 2015.

mazen-hammada-deir-ezzor

Mazen Hammada, interviewé par al-Ghad al-Arabi

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L’interrogatoire et la torture

« Ils nous ont mis dans une cellule de 1.40 sur 1.40m. Nous étions entre 10 et 12 personnes dans cette cellule. Nous devions nous asseoir 5 le long d’un mur et 5 le long du mur d’en face, et une ou deux personnes restaient debout. Nous faisions un tournus toutes les deux heures.

Pendant l’interrogatoire j’ai reconnu avoir participé aux manifestations mais l’officier m’a demandé de reconnaître avoir porté des armes et avoir tué… j’ai refusé. Ils m’ont couché parterre.. quatre hommes se sont mis à sauter sur moi avec leurs bottes militaires… mes côtes se sont cassées et je n’arrivais plus à respirer. L’officier m’a reposé la question et ma réponse est restée négative. Alors ils ont installé sur mon pénis une bride que l’on peut serrer… et ils se sont mis à la serrer… là j’ai cédé, pas seulement à cause de la douleur mais aussi de peur que mon pénis ne soit sectionné. J’ai reconnu à tort avoir porté une arme pour stopper le supplice… Ensuite, j’ai été suspendu par les poignets jusqu’à ce que j’accepte de reconnaître avoir fait exploser un check-point… Ils m’ont aussi enfoncé une barre de fer dans l’ anus et j’en ai encore les cicatrices… ces gens sont dénués de toute valeur humaine. »

Bouclier humain en août 2013

« Lorsqu’il y a eu menace d’une frappe américaine possible suite à l’utilisation d’ armes chimiques à large échelle à al-Ghouta, à Damas, ils nous ont transférés dans les hangars d’aviation pour que nous soyons tués sous les bombardements. Nous étions environ 700 détenus par hangar. Nous y sommes restés un mois environ avant de retourner en cellule. »

Les conditions de détention

« Chaque jour il y avait un ou deux morts dans notre cellule, car nous avions pas assez d’air et les conditions de détention n’étaient pas supportable pour les personnes âgées ou malades. Nous étions alors 180 dans une cellule de 11×6 m2. Nous devions nous asseoir et d’autres s’asseyaient sur nos genoux. Parfois le gardien mettait son fusil dans la fente de la porte et il tirait sur le plafond en dessus de nos têtes… la balle restait parfois plantée dans le plafond ou alors elle ricochait et touchait l’un de nous. »

L’hôpital militaire 601

« Suite à mon interrogatoire et à la torture barbare que j’ai subie, j’avais les côtes cassées, je vomissais et j’urinais du sang. J’ai alors été transféré, avec d’autres, à l’hôpital militaire 601 de Damas. Dès notre arrivée à l’hôpital nous avons été accueillis par des coups de bâtons ou de chaussures par les infirmiers et les infirmières. Ensuite nous avons été placés à trois par lit et menottés. La nuit je suis allé aux toilettes, j’ai ouvert la première porte j’y ai trouvé deux cadavres, j’ai ouvert la deuxième, j’y ai trouvé deux cadavres, je suis allé vers le lavabo, il y avait là le corps d’un jeune homme blond d’environ 17 ans… Là, j’ai disjoncté, le gardien me parlait mais je ne pouvais pas répondre.. alors il s’est mis à me tabasser… Il y avait aussi un gardien à l’hôpital qui se donnait le surnom Azraël, l’ange de la mort. Il est arrivé une fois à minuit avec une barre de fer avec des pointes. Il a demandé qui parmi nous avait besoin de médicaments. L’un de nous a répondu par l’affirmative. Alors Azraël s’est approché de lui et lui a dit : « Le tribunal de Dieu t’a condamné à mort » et il s’est mis à le tabasser jusqu’à l’éclatement de sa tête. Il en est mort et il a été ensuite transporté aux toilettes. »

Sadisme

Vers la fin de ma période de détention nous avons dû donner nos empreintes en attendant d’être transférés pour être jugés devant le tribunal. Il y avait un enfant de seize ans avec nous. Le gardien lui a demandé d’où il venait, il a répondu de Darayya (lieu symbole de protestations pacifiques à Damas). Il l’a alors tabassé et ensuite il a amené un poste de soudure et lui a brûlé le visage, qui a littéralement fondu… nous l’avons ramené dans la cellule, nous avons tenté de rafraichir ses brûlures, mais deux jours plus tard il est décédé… Mon cœur s’est brisé pour cet enfant. »

La fuite de Syrie

« Après ma sortie de détention, comme j’étais toujours recherché par le service de renseignement (les différents services ne communiquent pas). Je me suis alors rendu clandestinement à Deir-Ezzor. Ensuite j’ai fui la Syrie vers la Turquie où j’ai pris le bateau vers la Grèce et ensuite un camion pour arriver aux Pays Bas. »
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L’impunité!

Il faut préciser ici que les officiers et les gardiens des centres de détention bénéficient d’une impunité totale… impunité qui incite les personnes dérangées à développer de plus en plus des méthodes barbares pour torturer les détenus…Et c’est la même impunité dont bénéficie Assad et ses semblables qui rend ces dictatures de plus en plus barbares…

Non à l’impunité!… Seule la justice peut acheminer la Syrie vers la paix.

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Source de la traduction en français, FemmeS pour la Démocratie

https://femmesdemoc.wordpress.com/2015/04/26/temoignage-de-mazen-hammada-barbarie-et-impunite/

Source vidéo en arabe :

https://www.youtube.com/watch?v=mvLMh7meYfY&feature=youtu.be

 

Vidéo: Prisonniers d’Europe – Les jeunes syriens bloqués en Bulgarie

Pour les réfugiés syriens, la Bulgarie n’est que l’une des portes d’accès au continent européen. Leurs destinations finales sont autres : les pays riches du nord de l’Europe, et en particulier la Suède et l’Allemagne.

Les Syriens arrêtés par la police en territoire bulgare sont logés dans divers centres d’accueil, en attente d’une réponse à leur demande d’asile. Ils se retrouvent parqués dans une sorte de limbes : ils ont réussi à se mettre à l’abri, mais ils n’ont jamais atteint leur destination. Ils peuvent attendre ici pendant des mois, prisonniers de la bureaucratie et des règlements européens.

Ce reportage vidéo, réalisé en 2014 par Daniela Sala et Emilia Uski Audino, montre leur vie dans les centres d’accueil de Harmanli et de Voenna Rampa.

Sous-titres : cliquez sur “Paramètres” en bas à droite de la vidéo pour choisir la langue des sous-titres.

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=nst6-hHVI40

Source : Focus on Syria

http://www.focusonsyria.org/fr/video-prisonniers-deurope-les-jeunes-syriens-bloques-en-bulgarie/

Photo : Un réfugié syrien avec sa fille en Bulgarie – à Voenna Rampa

Un réfugié syrien avec sa fille en Bulgarie